J.P. Morgan pense blockchain pour la conformité des paiements transfrontaliers

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J.P. Morgan met sa blockchain Quorum à contribution pour optimiser le partage d’informations entre banques dans le cadre du processus de vérification de conformité.

Permettre un traitement plus rapide et moins onéreux des paiements internationaux : c’est le sens de l’initiative « Interbank Information Network » portée par J.P. Morgan.

La banque d’affaires s’appuie sur un projet open source dont elle fut l’instigatrice en 2016 : Quorum, du nom d’une blockchain privée dérivée d’Ethereum.

La phase pilote de l’Interbank Information Network avait officiellement démarré en octobre 2017, avec deux partenaires : Australia and New Zealand Banking Group et la Banque royale du Canada.

Ils sont désormais 76 – dont Crédit Agricole et Société Générale – à accompagner la démarche, axée sur la simplification des processus de compensation-règlement*.

L’International Information Network n’est pas tant conçu pour échanger de la valeur que des données, destinées plus précisément à assurer la conformité des transactions.

Dans des contextes transfrontaliers qui recoupent plusieurs juridictions, ce processus se révèle parfois délicat. Les délais de paiement peuvent s’allonger significativement en cas de soupçons d’un intermédiaire quant à l’une ou l’autre des parties à la transaction.

Les échanges d’informations réalisés dans ce cadre prennent souvent plusieurs jours. J.P. Morgan affirme qu’ils peuvent être réduits à quelques heures, voire minutes, en exploitant les propriétés d’historique partagé de Quorum. Les établissements qui demandent davantage d’informations peuvent les obtenir via la blockchain, où sont consignés des hashs représentatifs de toutes les étapes des transactions.

Ethereum tous azimuts

IBM a développé un outil similaire qui repose sur l’environnement open source Hyperledger Fabric. Il en a agrémenté son PaaS Bluemix. La solution a notamment été mise en œuvre auprès des membres de l’Advanced Pacific Financial Infrastructure for Inclusion (APFII). Ce partenariat public-privé lancé avec le concours de l’ONU et du réseau interbancaire SWIFT est voué à favoriser le développement de services financiers dans la zone Pacifique.

Hyperledger n’est utilisé que sur la partie compensation, aussi bien pour enregistrer les termes des contrats que pour gérer le collatéral. Le règlement repose sur une autre blockchain, que fournit l’organisation à but non lucratif Stellar.

Un autre acteur majeur s’est penché sur la question : le consortium R3, au sein duquel la société du même nom a réuni une centaine de banques de banques. Il a utilisé sa blockchain Corda pour représenter et transmettre des instruments financiers.

J.P. Morgan a fait partie du consortium, avant d’en claquer la porte pour lancer Quorum, devenu une brique fondamentale pour un groupement rival : l’Enterprise Ethereum Alliance. Des groupes bancaires comme UBS et Credit Suisse s’y sont associés aux côtés de sociétés technologiques telles qu’Accenture, Intel et Microsoft.

J.P. Morgan explore aussi sa blockchain pour les marchés de capitaux (sous la bannière Dromaius) ainsi que pour l’émission de dette (un test a été mené avec la Banque nationale du Canada.

* La compensation-règlement permet de rééquilibrer les comptes des différents acteurs d’une transaction. La compensation consiste à déterminer les participants et les montants engagés. Le règlement recouvre le versement des sommes dues.

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