Keltoa veut devenir le Facebook de l’immobilier français

Mobilité

Ce site, qui se présente comme un réseau social immobilier, veut nouer des liens entre les professionnels du secteur et les particuliers.

Est-ce vraiment le moment de lancer un nouveau site consacré à l’immobilier ? Alors que l’Insee estime que « La France subit à son tour un retournement du marché » de l’immobilier, Keltoa.com (prononcez Quel Toit) annonce sa version béta.

« Oui, je crois que c’est, malgré tout, le moment. Car, dans cette conjoncture, les professionnels de l’immobilier vont devoir encore plus communiquer et les particuliers vont avoir encore plus besoin de s’informer », estime Olivier Bugette, PDG et co-fondateur de ce site original, mélange de réseau social et de place de marché consacrée à l’immobilier.

Associé à Xavier Gras (responsable financier et administratif de la société qui a travaillé « dans le notariat ») et Gérald Rouvier (directeur informatique qui a travaillé pour plusieurs start-up, dont Makemusic.com), Olivier Bugette planche depuis seize mois sur ce projet. L’idée de mêler réseaux sociaux et portails immobiliers provient des Etats-Unis. Plusieurs sites de ce type existent déjà, dont Trulia.com.

Keltoa propose quatre fonctions : la recherche de biens à partir de quelques critères (ville, surface, prix… ), un explorateur pour découvrir les services (crèches, commerces, parkings… ) disponibles dans un quartier, une « encyclopédie collaborative » dédiée à l’immobilier, ainsi qu’une communauté pour échanger entre professionnels et particuliers.

Pour l’instant, seuls 47 000 biens à acheter ou à louer auraient été mis en ligne (alors que Seloger.com en recense plus d’1,2 million de biens, dont 25 000 bureaux et commerces). Des accords ont été passés avec les principaux éditeurs de logiciels de gestion utilisés par les agences immobilières, telsAdapt Immo, Connect Immo, ImmoCiel, ImmoStore, Sitimmopro …

« Nous avons créé des passerelles informatiques pour ces logiciels, qui permettent aux agences de facilement publier leurs annonces sur Keltoa », explique Olivier Bugette. La parution sur Keltoa est pour l’instant gratuite. De plus, des partenariats sont également possibles avec des constructeurs immobiliers et des grands réseaux d’agences. « Nous pourrons alors directement « crawler » [extraire] les annonces sur leurs serveurs », poursuit OlivierBugette. Pour l’instant, Keltoa, qui est installé à Hyères, près de Toulon (Var), a surtout démarché les agences du sud de la France.

La fonction explorateur a demandé un gros travail de collectes d’informations pour constituer ou trouver des listes de services de proximité. « Nous essayons d’être le plus exhaustif possible, mais il subsiste encore quelques lacunes », reconnaît Olivier Bugette . Parmi les prochains ajouts envisagés : une carte des prix pratiqués à Paris, qui serait réalisée à l’aide de Bien (Base d’informations économiques notariales), une base de données payantes des Notaires de l’Ile-de-France.

Initiative auto-financée

L’encyclopédie collaborative, embryonnaire pour l’instant, est très classique.
La véritable originalité de Keltoa réside dans son côté Facebook, son aspect communautaire. « En France, nous sommes les seuls à proposer cette fonction », affirme Olivier Bugette.

Chacun peut s’enregistrer, compléter son profil, puis accéder à un espace de discussion pour poser ses questions et bénéficier de l’expérience des autres, professionnels ou particuliers. « Pour les professionnels qui répondent aux questions des particuliers, c’est l’occasion de se mettre en avant », estime Olivier Bugette. 519 membres sont pour l’instant inscrits.

La création de Keltoa a été financée par les trois co-fondateurs qui, au total, ont apporté 100 000 euros en capital, sous forme numéraire ou en nature (travaux de développement informatique pour le site Internet, par exemple).

Le modèle économique repose sur la publicité (des liens commerciaux Google figurent déjà sur le site) et la vente de services premium aux professionnels de l’immobilier pour que leurs annonces apparaissent en priorité sur les pages de résultats.

La jeune pousse est également à la recherche d’investisseurs. Des contacts seraient en cours avec des capitaux-risqueurs. Côté technique, le site Keltoa est hébergé chez OVH sur des serveurs dédiés.