La CNIL n’apprécie pas les nouvelles règles de confidentialité de Google

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La CNIL a relevé dans les nouvelles règles de confidentialité de Google plusieurs éléments troublants et demande au groupe Internet de différer sa mise en œuvre.

Le 2 février, la CNIL avait été chargée par les autorités européennes de protection des données (regroupées dans le Groupe de Travail de l’Article 29) d’étudier les nouvelles règles de confidentialité de Google.

La Commission Nationale Informatique et Liberté a pris son rôle à cœur, et a livré mardi 28 février ses conclusions préliminaires, largement critiques vis-à-vis de l’initiative du groupe qui exploite le célèbre moteur de recherche.

La CNIL a trouvé que ces nouvelles règles « ne respectent pas les exigences de la Directive européenne sur la protection des données (95/46/CE) en termes d’information des personnes concernées. »

On se souvient que Google a fusionné en un seul texte simplifié la plupart des règles de confidentialité de ses différents services, puis a fait énormément d’efforts pour pousser les internautes inscrits à ses services à les lire et les accepter.

Cet effort de sensibilisation est d’ailleurs le seul point positif que l’autorité nationale en charge de la protection de la vie privée a retenu en faveur du groupe Internet.

Sinon, l’effort de simplicité se révèlerait trompeur. Pour la CNIL, il empêche les utilisateurs de comprendre spécifiquement lesquelles de leurs données sont collectées par chaque service opéré par Google, pour quoi faire, et qui y aura accès.

Et la possibilité que s’octroie Google pour combiner les informations des différents services est encore plus inquiétante.

La CNIL précise son raisonnement : « Par exemple, les nouvelles règles autoriseraient Google à afficher sur YouTube des publicités liées à l’activité de l’utilisateur sur son téléphone Android (numéro de téléphone, numéros appelants, heure et durée des appels) et à sa localisation. »

Le fait que la plate-forme Web américaine soit si grosse est particulièrement troublante pour la vie privée des consommateurs.

La CNIL rappelle que Google contrôle, en Europe, 80% de la recherche sur Internet, 30% des smartphones, et Google Analytics, l’outil de suivi d’audience le plus utilisé par les sites Web européens.

Au niveau mondial, il contrôle également YouTube, 40% du trafic vidéo global, et bien sur AdSence et AdWords, les plates-formes publicitaires les plus rentables du Web.

Dans une lettre envoyée lundi, Isabelle Falque-Pierrotin, Présidente de la CNIL,  somme donc Google de compléter sa politique de confidentialité « avec une information spécifique pour chaque service et chaque finalité« .

Et elle l’enjoint à repousser la mise en œuvre du nouveau texte (prévue pour le 1er mars) le temps qu’elle termine une enquête approfondie.

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