La FIL appelle au boycott de la Fête de l’Internet

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La lutte contre la loi sur l’économie numérique se poursuit. Cette fois, ce sont des dizaines d’associations qui, derrière la FIL, appellent au boycott de la sixième Fête de l’Internet pour protester contre la loi de Nicole Fontaine suspectée de censure pure et simple au profit des entreprises et personnalités politiques.

La FIL (Fédération informatique et liberté), Odebi, « Vivre le Net » et des dizaines d’autres associations liées au réseau des réseaux ne feront pas la Fête de l’Internet, dont la sixième édition se déroulera du 17 au 23 mars 2003. Présenté mardi 4 mars par Claudie Haigneré, ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, au WebBar à Paris, le thème du programme de l’édition 2003 sera « Pourquoi pas nous ! ». Il vise à mettre en avant la volonté des pouvoirs publics de démocratiser l’accès à l’Internet.

« Sans nous ! » ont répondu les activistes du Web qui appellent au boycott des festivités pour protester contre la loi sur l’économie numérique (LEN) concoctée par Nicole Fontaine et votée par les députés le 26 février 2003 (voir édition du 28 février 2003). Ils dénoncent notamment le manque de prise en compte des internautes et les restrictions qu’imposera la LEN. Sur ces questions, la FIL ne mâche pas ses mots : « Dans la ‘république numérique’ imaginée par Nicole Fontaine et Jean-Pierre Raffarin, […] les internautes – qu’ils soient simples citoyens, militants ou activistes – n’ont aucun droit, sauf celui de mettre leur carte bleue où on leur dit, quand on leur dit, de s’informer et de s’exprimer où on les y autorise, comme on les y autorise et de s’identifier publiquement avant de donner leur opinion ou de manifester leur désaccord », écrivent les auteurs du communiqué.

Même Que Choisir est concerné

Pour eux, la loi ne vise qu’à amener les prestataires techniques (fournisseurs d’accès et hébergeurs) à se soumettre aux intérêts des industriels et des hommes politiques et personnalités influentes « que la liberté d’expression dérange ». Si la FIL ne s’attaque à aucune personne physique particulière, elle n’hésite pas à nommer Universal Music, Sony, Microsoft et la Sacem parmi les entreprises et « encaisseurs de droits » qui ont tout intérêt à voir la LEN appliquée telle quelle. Et de rappeler que l’application de la LEN « aboutira à la fermeture de quantités de forums, listes archivées, sites collaboratifs, webzines et de sites où s’exprime la contestation citoyenne ». Une « justice privée » avec laquelle jamais les affaires Jeboycottedanone, Stop E$$o de Greenpeace, Pere-Noel.fr n’auraient pu perdurer, voire exister sur le Net français. Pas plus que les campagnes d’Act Up et de MSF dans l’affaire des brevets « tueurs » des labos pharmaceutiques (qui refusent d’autoriser les pays en voie de développement à produire des médicaments génériques contre le sida, notamment) ou celles contre les OGM. Même une association de consommateurs comme « Que Choisir » est dans la ligne de mire de la loi, selon les intervenants qui appellent à signer une pétition en ligne. Une de plus…