La Fnac soupçonnée de commercialiser « de drôles de DVD »

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Denis Olivennes, PDG de la Fnac et responsable d’une mission anti-piratage, est éclaboussé par une affaire de vente de DVD pirates.

L’arroseur arrosé… En septembre 2007, Denis Olivennes, patron de la Fnac, a pris la responsabilité d’une mission gouvernementale visant à lutter contre le piratage des contenus culturels, mission qui vient d’aboutir sur un avant-projet de loi jugé répressif. Le même est aujourd’hui l’objet d’une mise en cause dans l’édition du 27 février 2008 du Canard Enchaîné. Sur un sujet qui tient de la farce puisqu’il y est suspecté d’avoir fermé les yeux sur la commercialisation dans sa propre enseigne de DVD fleurant « bon la flibuste » !

L’hebdomadaire satirique dresse une liste des DVD frauduleux repérés dans certains magasins Fnac, édités pour la plupart par WoW Production, un « étrange label » que la Sacem aurait retrouvé en ex-Yougoslavie, ou par FNM, une société allemande. Ont été repérés, entre autres, des « bootlegs »« plutôt bas de gamme » d’Eric Clapton, de Queen, de Led Zeppelin ou de Jimi Hendrix.

D’autres enseignes concernées ?

Plus grave, le Canard fait état de certaines mises en garde adressées en comité d’entreprise par des salariés du magasin des Halles à Paris, qui seraient restées sans réponse de la part de la direction. Un vendeur, cité par le Canard toujours, précise : « La direction nous répond que d’autres, comme Virgin, en vendent aussi. Et que donc, vu la concurrence, on ne peut pas se permettre de ne pas avoir ces références dans nos rayons ».

Sur son site Internet, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs tente de calmer le jeu, indiquant que ses « services de contrôle […] ont agi dans le cadre de leurs prérogatives légales » et que leur enquête « concerne également d’autres distributeurs », sans toutefois apporter plus de précisions sur les sociétés concernées. La Sacem ajoute que « La Fnac, en réponse à cet article, a précisé être extrêmement vigilante sur les contrefaçons éventuelles. En cas de présomption sérieuse, elle retire immédiatement la référence concernée ».