La hausse des prix de la DRam se confirme

Mobilité

Après une année euphorique pour les consommateurs mais catastrophique pour les constructeurs, 2002 devrait confirmer une reprise de la hausse des prix de la mémoire vive. Relance des ventes de PC et surtout concentration des acteurs, les ingrédients pour renflouer les caisses sont en place.

L’année 2002 marquera-t-elle la fin de la crise pour l’industrie des composants de mémoire vive dynamique ? On pourrait le croire au vu des augmentations de tarifs qu’ont connues les barrettes de mémoire dynamique pour ordinateurs ces dernières semaines. Elles ont quasiment doublé en moins de deux mois. Selon les tarifs constatés aujourd’hui sur PriceWatch (site spécialisé mais décrié par certains professionnels du secteur qui l’estiment éloigné de la réalité), depuis le 12 novembre 2001, les 128 Mo de SDRam PC133 sont passés de 7 à 18 dollars, soit 157 % d’augmentation. Même tendance pour les barrettes de 256 et 512 Mo qui sont respectivement passées de 12 à 34 dollars et de 27 à 59 dollars, soit respectivement 183 et 118 % de progression en moins de deux mois. La SDRam PC2100 suit le même chemin. Depuis la mi-novembre, on est passé de 12 à 25 dollars pour les 128 Mo (+ 108 %), de 22 à 52 dollars les 256 Mo (+ 136 %) et de 60 à 115 dollars les 512 Mo (+ 91 %).

S’il est encore trop tôt pour prédire l’évolution des tarifs, plusieurs éléments permettent de penser que le marché connaît une véritable reprise. D’abord, parce que la Semiconductor Industrial Association a constaté une remontée globale des ventes de puces. Effet Windows XP ou boom du PC en Chine, les ventes de machines semblent reparties à la hausse. Et la demande de mémoire également. « Ce marché est tellement interdépendant que s’il y a une demande un peu inattendue, les prix peuvent remonter si l’industrie n’est pas en mesure de répondre immédiatement au besoin », explique Olivier Finalteri, responsable des ventes chez le constructeur Dane-Elec, « c’est le principe basique de l’offre et de la demande. »

Consolidation du secteur

Outre une demande accrue, l’augmentation des tarifs s’explique aussi par une concentration du secteur. Après la naissance d’Elpida, fusion des divisions composants de Nec et Hitachi en milieu d’année, on parle beaucoup du rapprochement entre Micron et Hynix (qui a d’ailleurs annoncé une hausse de 30 % de ses composants). Infineon, Toshiba ou Samsung pourraient leur emboîter le pas. « Des sept ou huit grands acteurs du secteur, on devrait en retrouver trois à quatre dans le courant de l’année », estime le responsable commercial, « et à partir de là, il est plus facile de s’entendre sur les prix. »

Par ailleurs, l’arrivée officielle, hier, du chipset i845 DDR d’Intel signe le début du déclin de la SDRam. Hors de toute logique, ce phénomène se ressent déjà. Toujours sur PriceWatch, entre hier et aujourd’hui, les 128 Mo de SDRam sont passés de 16 à 18 dollars (+ 12,50 %) et les 256 Mo de 22 à 34 dollars (+ 54,55 % !). Les 512 Mo sont restés stables à 59 dollars, tout comme la DDR (à l’exception des 512 Mo qui, eux, ont pris 1,74 %). « Les chaînes de fabrication devraient basculer progressivement vers la DDR », explique Olivier Finalteri, « or, une pénurie pourrait apparaître face à une demande croissante qui servira à mettre à jour un parc encore important de machines qui exploitent la SDRam. » Il est aussi probable que certains spéculent déjà sur cette mort annoncée.

Une année prometteuse… pour les constructeurs

Selon le responsable de Dane-Elec, la tendance à la hausse va se poursuivre en 2002. « Ça ne pouvait pas continuer comme en 2001 qui a été la pire année de la décennie pour les fabricants. Si en termes d’unités, les ventes ont augmenté de 40 % en 2001, notre chiffre d’affaires à diminué de 20 %. » Selon lui, la barrette de 128 Mo de SDRam devrait se stabiliser autour de 29 à 30 dollars, le double pour les 256 Mo. Bref, si l’année 2001 fut une aubaine pour le consommateur, elle devrait être celle du retour aux bénéfices pour les constructeurs.