La musique en ligne représente un marché d’un milliard de dollars

Mobilité

Désormais, la distribution numérique de musique représente 6% des revenus globaux des producteurs de disques.

Les ventes en ligne mondiales de fichiers musicaux ont généré un chiffre d’affaires de 1,1 milliard de dollars en 2005. Soit près de trois fois plus qu’en 2004 (380 millions de dollars). « Avec la promesse d’une progression significative dans l’année à venir », souligne l’International Federation of the Phonographic Industry (Ifpi) dans un communiqué daté du 19 janvier.

A l’avant-veille du Marché international de la musique (le Midem de Cannes du 22 au 26 janvier), l’association internationale des producteurs de musique fait le point sur l’état du marché. En 2005, 420 millions de fichiers musicaux ont été achetés sur les plates-formes légales de distribution de musique, soit 20 fois plus qu’en 2004. Aujourd’hui, 2 millions de chansons et 165 000 albums sont disponibles à travers 335 plates-formes légales de distribution dans le monde (dont 21 pour l’iTunes Music Store d’Apple). Soit 50 de plus qu’en 2004. En 2005, l’Argentine et la Chine ont accueilli leurs premiers sites légaux de ventes en ligne.

6 % du chiffre d’affaires global

La musique en ligne compte désormais pour 6 % du chiffre d’affaires des producteurs. « Alors qu’il était de pratiquement zéro deux ans auparavant », rappelle l’Ifpi. A lui seul, le marché des téléphones mobiles génèrerait environ 40 % des revenus numériques des producteurs.

Pour l’Ifpi, les offres légales ont sans conteste permis de faire reculer les pratiques de téléchargement illégal. « Déjà en Angleterre et en Allemagne ? deux des plus gros marchés numériques mondiaux ? le nombre des consommateurs légaux de sites comme iTunes, Musicload et MSN dépasse celui des fichiers illégalement échangés. » Selon les analyses effectuées par le cabinet Jupiter, 6 % des internautes paieraient pour consommer de la musique contre 5 % d’échangeurs illégaux dans les deux pays mentionnés. Et seulement un consommateur légal sur cinq profiterait également des réseaux d’échanges P2P. Peut-être pour y chercher la musique qu’il ne trouve pas sur les plates-formes légales.

Mais les offres légales ne suffisent pas. Et la répression bat son plein. Alors que 20 000 cas d’internautes diffuseurs de contenus musicaux ont été traités devant les tribunaux de 17 pays, l’Ifpi entend continuer les poursuites en les élargissant à de nouveaux pays. Sans préciser lesquels. Une politique répressive qui aurait permis de stabiliser les échanges illégaux en ligne en 2005, selon l’association internationale, alors que l’utilisation de bande passante a augmenté de 26 %.

DRM et coopération des FAI

Pour l’Ifpi, la lutte contre le piratage de la musique passe également par le contrôle des contenus (via les DRM) et la coopération des fournisseurs d’accès. « Les défis auxquels nous faisons face sont trop grands pour une quelconque complaisance », clame John Kennedy, le président de l’Ifpi, « nous avons particulièrement besoin de plus de coopération de la part des FAI et distributeurs de musique pour soutenir la protection de la propriété intellectuelle et restreindre le piratage. Ils ne doivent pas seulement partager le succès du marché de la musique en ligne ? ils doivent aussi prendre leur part de responsabilité. »

Si 2005 est, aux yeux de l’Ifpi, une bonne année pour la musique légale en ligne, il restera à vérifier que les bonnes ventes de ce marché émergent compenseront celles de la distribution physique, en déclin depuis plusieurs années. Le Snep, le syndicat des producteurs français, devrait à l’occasion du Midem nous éclairer sur la question.