La voix sur IP sonnerait le glas de la téléphonie traditionnelle

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Les opérateurs de téléphonie pourraient perdre jusqu’à 13 % de leurs revenus d’ici 2008 du fait de l’usage croissant des applications personnelles de voix sur IP.

Selon la dernière étude menée par la société d’études britannique Analysys, les applications personnelles de voix sur IP telles que Skype menacent le coeur d’activité des opérateurs de téléphonie traditionnelle et pourraient d’ici 2008 représenter 13  ;%, soit 6,4 milliards d’euros, du marché résidentiel de la voix en Europe occidentale. Plus de 50 millions d’utilisateurs haut débit pourraient ainsi devenir des adeptes de la voix sur IP d’ici 2008.

« Avec le rapide succès rencontré par une nouvelle génération d’applications de voix sur IP en peer-to-peer, utilisables à partir d’un logiciel téléchargeable gratuitement tel que Skype, on risque fortement d’atteindre une masse critique d’utilisateurs personnels de cette technologie susceptibles de créer un changement structurel significatif du marché de la voix, en privant le réseau public commuté de l’essentiel de ses revenus », indique Stephen Sale, coauteur du rapport. Il souligne que, dans le cadre domestique, les utilisateurs se tournent de plus en plus vers la voix sur IP pour passer des appels de longue durée, lesquels constituent l’essentiel des revenus des opérateurs de téléphonie fixe. « Combiné à l’utilisation croissante des téléphones mobiles, ce phénomène pourrait rendre l’abonnement au réseau téléphonique public inintéressant pour beaucoup d’utilisateurs du haut débit. » 3,5 milliards d’euros de revenus potentiels

L’étude prévoit que, si les futures conditions de régulation sont favorables, l’adoption rapide des applications de voix sur IP pourrait générer des revenus directs de plus de 3,5 milliards d’euros, dont l’essentiel (85 %) proviendrait des abonnements plutôt que de la facturation des communications. Selon Analysys, un tel changement pourrait avoir de lourdes répercussions financières sur les actuels acteurs des télécoms : dans le pire des scénarios, ceux-ci pourraient perdre 3,3 milliards d’euros sur les revenus issus des abonnements en 2008, et environ 6,4 milliards d’euros sur l’ensemble de la période 2004-2008. En incluant la facturation des appels, la perte totale de revenus des opérateurs de téléphonie pourrait s’élever à 13 % du marché de la voix en Europe occidentale, selon l’étude.

« Les applications personnelles de voix sur IP vont contribuer à l’accélération de tendances actuelles, parmi lesquelles le réalignement horizontal de l’industrie sur des communautés, des segments et des marques, avec des prix plus bas et une meilleure convergence des services », explique Stephen Sale. « Entre le court et le moyen terme, le marché de la voix pourrait même se développer avec l’apparition d’applications innovantes offrant de nouveaux usages, ce qui ralentirait la baisse actuelle des revenus. Cependant, à plus long terme, les applications personnelles de voix sur IP sont susceptibles de faire baisser encore plus les revenus des opérateur de téléphonie traditionnelle. Mais elles vont également aider à lier ces revenus aux autres services de communication, offrant ainsi aux acteurs de la voix des pistes pour de nouvelles sources de revenus. »