Le difficile mariage du nomadisme et du réseau

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Un rapport de la société Datamonitor indique que l’accès à distance aux données de l’entreprise reste un problème majeur pour les administrateurs.

Plus d’un quart des responsables réseau en Europe considère l’introduction de technologies d’accès distant comme leur principale source de problèmes. C’est du moins ce qu’avance un rapport publié il y a quelques jours par le cabinet Datamonitor.

La plupart des applications concernent l’utilisation hors des murs de l’entreprise de la messagerie, de l’accès aux informations et aux bases de données professionnelles. « Les problèmes qui inquiètent les responsables concernent l’intégrité de la diffusion d’information entre le réseau local et l’utilisateur final, et l’assurance que l’infrastructure est de qualité pour garantir des niveaux de services », résume Tim Gower, analyste pour Datamonitor.

D’autres problèmes rencontrés par les entreprises portent sur le choix des employés auxquels on fournira un accès distant. Cela dit, après avoir interrogé 195 responsables informatiques dans plusieurs pays du continent, il apparaît que plus de trois grandes entreprises sur quatre proposent un accès à distance, avec un avantage réel pour les commerciaux qui « passent plus de temps sur le terrain, et moins à venir au bureau », selon Time Gower.

Qu’il s’agisse d’ouvrir l’accès à des flottes d’ordinateurs portables ou d’organiseurs de poche, l’éventail des offres d’administration commence à s’élargir. Plusieurs constructeurs comme Psion ou Palm Computing proposent leurs solutions logicielles adaptées à leurs appareils (voir édition du 28 octobre 1999).

S’il faut adapter une application spécifique à un usage métier, celle-ci est généralement développée par des SSII. Chez Psion, on recommande le langage Java pour sa souplesse.

En ce qui concerne les bases de données, les grands éditeurs (Sybase, Oracle, etc.) ont chacun leur produit phare. Ainsi, IBM propose les deux versions Satellite et Everyplace de l’application DB2 à l’intention, respectivement, des flottes de portatifs et des organiseurs de poche. Le logiciel client est couplé à un système d’administration dont l’interface est en Java. Le responsable informatique peut donc intervenir depuis n’importe où, à l’aide de son navigateur.

« Les retours d’expériences sont encore rares en France », concède Philippe Anseaume, responsable avant-vente logiciel chez IBM. Selon lui, il faut à une équipe de 2 à 3 personnes et un temps de préparation de plusieurs mois avant le déploiement d’une flotte importante. Le temps de mise en place dépend de la complexité de la base de données, du désir de mettre à jour (ou non) à distance les systèmes d’exploitation (Windows 95/98 ou NT) installés sur les portatifs. La tâche est parfois lourde : à la compagnie d’assurance AGF, pas moins de 3 000 commerciaux seront bientôt équipés d’ordinateurs mobiles.

Avec de telles flottes, « gérer la maintenance peut vite devenir un cauchemar en cas de pépin », ajoute Frantz De Rycke, porte-parole pour les bases de données chez IBM. La première étape de sécurisation consiste alors à automatiser le plus possible la manipulation, de telle façon que l’utilisateur ne s’occupe de rien…