Le FBI confirme l’existence de son virus espion

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D’après Reuters, un porte-parole du FBI confirme l’existence de « Magic Lantern ». Cet outil, dont le nom était apparu en novembre dans des rapports, permettrait à l’agence de renseignement américaine d’installer un cheval de Troie sur les ordinateurs qu’elle souhaite surveiller. Le logiciel enregistrerait toutes les saisies au clavier avant de les transmettre au FBI. Inquiétant.

MSNBC ne prend pas des vessies pour des lanternes. Et c’est le cas de le dire : le site d’information américain, dont Microsoft est copropriétaire, avait en effet révélé dans un article daté du 20 novembre l’existence d’un logiciel espion développé par le FBI et baptisé « Magic Lantern » (littéralement « lanterne magique »). Assimilé à un virus de type cheval de Troie (c’est-à-dire qui installe une porte dérobée sur l’ordinateur de la victime), le programme pourrait être diffusé par CD-Rom, e-mail ou autre, voire être directement installé par un agent du FBI. Il enregistrerait ensuite les saisies au clavier pour les transmettre à l’agence de renseignement américaine. MSNBC citait alors une source anonyme et soulignait que l’existence d’un tel outil était mentionnée dans des documents rendus publics par le FBI (bien que copieusement censurés) lors de l’enquête sur son système d’écoute des e-mails Carnivore (rebaptisé depuis DCS 1000, voir édition du 13 février 2001). Ces documents sont consultables en ligne sur le site de l’Epic (Electronic privacy information center). L’agence de presse Reuters rapporte dans une dépêche datée du 12 décembre que le FBI confirme l’existence de Magic Lantern par la voix de son porte-parole Paul Bresson. Ce dernier affirme qu’il ne s’agit que d’un « projet sur l’établi » (« workbench project ») qui ne serait pas encore déployé. « Nous ne pouvons pas en discuter parce qu’il est en développement », ajoute-t-il. Dommage.

Les éditeurs d’antivirus complices ?

L’emploi par le FBI de logiciels enregistrant les saisies au clavier est établi, il a notamment été évoqué lors d’un procès en justice. Cela lui permet par exemple de récupérer les mots de passe nécessaires à la lecture de certains messages interceptés. L’assimilation de Magic Lantern à un virus a déclenché un début de polémique autour des fabricants d’antivirus (voir notamment les échanges d’e-mails sur Politechbot). Finalement, l’ensemble d’entre eux assurent qu’ils ne laisseraient pas passer Magic Lantern au travers des mailles de leurs filets et qu’ils n’ont reçu aucune demande en ce sens de la part du FBI. Toutefois, une décision de justice pourrait les contraindre à agir autrement. Décidément, entre Echelon, Carnivore et Magic Lantern, les Américains ne manquent pas d’outils pour espionner les internautes !