Le Firewire menacé par l’impôt d’Apple ?

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Après des années passées dans la catégorie « technologie prometteuse », le Firewire d’Apple montre enfin de quoi il est capable. Son décollage pourrait cependant être à nouveau retardé suite au projet d’Apple de taxer son utilisation.

Véritable star au salon Macworld qui s’est tenu à San Francisco au début de l’année, le Firewire décolle enfin. Les derniers Power Mac G3 d’Apple en sont massivement équipés. Les périphériques informatiques qui l’utilisent fleurissent dans les domaine du stockage, de l’audio, de la photo ou encore de la vidéo numériques. Les géants de l’électronique grand public multiplient les annonces de caméras, de chaînes Hi-fi ou de magnétoscopes numériques compatibles. Bref, après des années d’atermoiements, la technologie mise au point au début des années 90 est en passe d’être adoptée par toute l’industrie.

Un problème se pose toutefois qui pourrait remettre en cause sa généralisation : Apple qui a inventé la technologie semble s’être décidé à taxer son utilisation. Selon Dick Davies, porte-parole d’une association professionnelle chargée de promouvoir le Firewire, la firme a changé brutalement sa politique de licence. Négociant au cas par cas, elle irait jusqu’à demander à certains constructeurs de payer 1 dollar par port Firewire fabriqué plutôt que de s’acquitter d’un forfait global pour l’utilisation de la technologie.

Cette nouvelle manière de procéder signifie qu’un fabricant de disques durs pourrait payer 1 dollar de plus à Apple pour chaque disque dur fabriqué comportant un connecteur Firewire. Si la somme est relativement faible pour l’utilisateur, elle se traduira forcément par des sommes énormes pour les fabricants de périphériques comme les disques durs qui sont vendus en très grande quantité.

Pour Davies, ce sont surtout les start-up qui veulent se mettre à vendre des périphériques Firewire et qui n’ont pas une grosse trésorerie qui seront désavantagées. Selon lui, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les principaux acteurs de l’industrie PC comme Compaq, Intel ou Microsoft seront bien moins touchés par ce changement de stratégie. Quant à ceux qui ont déjà acheté une licence Firewire à Apple pour fabriquer leurs composants comme Sony, Philips ou IBM, ils l’ont payée une fois pour toute et ne devront plus débourser d’argent pour fabriquer des matériels Firewire.

D’après les analystes, la décision d’Apple devrait donc principalement pénaliser les fabricants de périphériques. Quelques experts prédisent qu’elle pourrait retarder à nouveau le décollage de la technologie.

Avec son potentiel énorme le Firewire a toutes les chances de s’imposer comme le bus idéal pour transporter les données numériques entre ordinateurs et électronique grand public. Cependant, Apple ferait bien de tirer les leçons de ses erreurs passées en évitant d’isoler à nouveau ses technologie sur un marché fermé.