Le haut débit entre discours et réalité

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En visite dans le Cher, le président Jacques Chirac a estimé que les nouvelles technologies permettraient de désenclaver les zones rurales. Au même moment, l’ART publie un nouvel appel à candidature pour des licences de boucles locales radio. Trois opérateurs se sont en effet désistés devant le peu de retour sur investissement dans ces régions isolées.

En déclarant que la téléphonie mobile et Internet étaient en train d’opérer « une redistribution de l’espace » marquant ainsi « la fin de l’isolement » des régions rurales, Jacques Chirac oublie certainement la réalité des faits. Dès lors, le président en visite à Saint Amand Montrond, près de Bourges, peut se lancer dans de belles phrases du style: « Les nouvelles technologies permettraient de désenclaver les zones rurales » ou encore « c’est la possibilité d’être à tout moment et en tout lieu en contact avec le monde entier et de travailler dans une commune rurale comme on le ferait dans une grande ville. »

Un beau discours qui n’est pourtant pas en adéquation avec la réalité. C’est justement dans les régions les plus isolées (Auvergne, Corse, Franche-Comté, Limousin, Guyane ) que trois opérateurs candidats à l’exploitation d’une licence de boucles locales radio se sont désistés après l’attribution de ces licences par l’ART (voir édition du 4 août 2000). Ces opérateurs ont estimé que le retour sur investissement n’était pas assuré, remettant dès lors en cause l’Internet à haut débit dans ces régions.

L’ART vient de procéder à un nouvel appel à candidatures. Certes, ces régions profiteront tout de même du réseau mis en place par les opérateurs ayant une licence nationale, mais en attendant, ces désistements nous rappellent que les opérateurs sont tout sauf des philanthropes. Et quand la couverture d’une région demande 50 millions de francs, on devine aisément, n’en déplaise au Président, que les habitants de Mauriac ou de Saint-Flour (Auvergne) ne sont pas près d’utiliser la BLR. Pourtant, d’après les candidats, cette dernière était parfaitement adaptée aux régions rurales et à faible densité de population? A croire que les beaux discours se perdent dans nos vertes campagnes.

Pour en savoir plus : ART