Le Japon, la Chine et la Corée s’unissent pour contrer Microsoft

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Pour réduire leur dépendance vis-à-vis de Microsoft, bon nombre de gouvernements envisagent de convertir leur Administration aux logiciels libres. Le Japon, la Chine et la Corée semblent vouloir aller plus loin en développant un système d’exploitation spécifiquement adapté à leurs besoins.

Les entreprises publiques et les Administrations, notamment en Europe et en Amérique du Sud, ont souvent été en pointe dans l’adoption de Linux et des logiciels libres, et ce sous l’impulsion du pouvoir politique pour qui l’ouverture du code source est un gage de sécurité (voir édition du 3 juillet 2003). C’est également le moyen pour lui d’entamer le monopole de Microsoft au profit de l’activité économique locale qui s’est développée autour du mouvement Open source. Cette tendance prend une dimension nouvelle dans trois pays asiatiques : le Japon, la Chine et la Corée du Sud. Selon la presse nippone, en effet, le ministre du Commerce japonais va proposer ces jours-ci à ses homologues chinois et coréen rien moins que de développer conjointement un système d’exploitation alternatif à Windows. Toujours selon la même source, les récentes attaques virales dont Windows a été l’objet auraient fait prendre conscience aux responsables de ces pays de l’urgence de réduire leur dépendance vis-à-vis de Microsoft. Reste à savoir si ce futur système d’exploitation sera cantonné aux seuls besoins des administrations des pays impliqués ou s’il sera proposé en licence de type GPL, à l’instar de Linux. Si tel était le cas, quel serait l’impact sur la concurrence ? Autre question : pourquoi développer un système d’exploitation alternatif alors que Linux est disponible ? La confirmation officielle de cette nouvelle, qui devrait intervenir dans quelques jours, devrait permettre d’apporter des éléments de réponse.

Des signes avant-coureurs

Observons qu’il y avait cependant quelques prémices à cette initiative asiatique : à la mi-août, le gouvernement chinois avait édicté une règle imposant à tous les ministères de n’équiper leur parc informatique que de logiciels conçus localement, avec l’objectif affiché d’évincer totalement Windows et Office des PC et serveurs de l’Administration chinoise. De son côté, le Japon avait également fait part de son intention de migrer tout ou partie de son Administration vers Linux à l’occasion de la prochaine refonte de son système d’information, prévue pour 2005. Et surtout, en mars 2003, une alliance impliquant les mêmes nations avaient été évoquée afin d’adapter Linux à leurs besoins et de développer un offre applicative complémentaire.