Le juge ordonne la fermeture de Napster

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Ce mercredi 11 juillet, le juge chargé du procès Napster a ordonné que le système d’échange de fichiers reste fermé. Depuis le 1er juillet, les échanges sont en effet interrompus officiellement pour des raisons techniques, Napster cherchant à empêcher le partage de titres protégés par le droit d’auteur. Il clame y parvenir à 99 %, mais le juge exige une efficacité à 100 % . Un coup dur (fatal ?) pour le symbole du piratage de musique en ligne.

Une épée de Damoclès planait au dessus de la tête de Napster, ce 11 juillet le couperet est tombé : Napster n’a plus droit aux échanges de fichiers tant qu’il ne les maîtrise pas à 100 %. La décision du juge Marilyn Hall Patel lui a été signifiée lors d’une audience ultimatum durant laquelle les représentants du système d’échange de fichiers ont dû admettre qu’ils ne pouvaient empêcher tous les titres piratés de transiter. « Nous nous sommes présentés devant la Cour du district avec la preuve que notre nouvelle architecture d’identification des fichiers atteignait 99 % d’efficacité dans l’identification et le retrait des oeuvres notifiées [par les maisons de disques, Ndlr]« , explique Hank Barry, le PDG de Napster. « Le juge a ordonné l’interdiction à Napster de permettre les transferts de fichiers tant qu’il n’atteint pas 100 % de réussite », poursuit-il.

Une victoire pour l’industrie du disque

Ironie du sort, les échanges sur Napster ne fonctionnent plus depuis le 1er juillet (voir édition du 3 juillet 2001). Napster aura donc tout fait pour se maintenir en vie, malgré les pressions, et aujourd’hui cette décision de justice sonne comme une grande victoire pour l’industrie du disque qui réclame sa fermeture depuis le début. Depuis la mise en place de filtres, plus ou moins efficaces, le nombre d’utilisateurs du système d’échange n’a cessé de décroître. Aux quatre coins du Net, les forums de discussion regorgent de messages d’internautes vantant les mérites de tel autre système d’échange candidat à sa succession. Si le Napster que l’on connaissait est mort, le Napster qui lui succèdera n’a toujours pas montré son visage. Bertelsmann, qui le contrôle désormais, va lancer une version payante par abonnement. La date d’ouverture et les tarifs de la nouvelle version légale du logiciel de peer-to-peer ne sont pas encore connus. Début juin, il signait avec MusicNet, ouvrant ainsi la voie à la distribution des catalogues non seulement de BMG, mais aussi d’EMI et de Warner (voir édition du 6 juin 2001). Face à lui, Universal et Sony, réunis à travers PressPlay, fourbissent leurs armes. Ils pourront certainement compter sur l’appui d’un acteur de taille : Microsoft serait en effet sur le point de signer avec eux (voir édition du 11 juillet 2001).