Le marché de la musique poursuit sa chute en France

Mobilité

Les producteurs de musique veulent accélérer l’adoption de la loi antipiratage.

Le marché de gros de la musique en France a encore baissé au 1er trimestre 2008. Avec 141,8 millions d’euros de chiffre d’affaires, les ventes, physiques et numériques, chutent de 17,8 % par rapport à la même période en 2007, selon les chiffres communiqués par le Snep (Syndicat national des éditeurs de phonogrammes), le 29 avril 2008.

Bonne nouvelle, la distribution de musique numérique poursuit sa progression. Avec 17,7 millions d’euros générés, l’immatériel progresse de 61 % en un an. Mauvaise nouvelle, il est toujours loin de compenser les pertes des ventes physiques. Le revenu issu de la distribution de disques s’élève à 124,1 millions d’euros. En baisse de 23,2 %, toujours par rapport au 1er trimestre 2007.

En terme de revenus, les ventes physiques constituent 88 % du marché et 12 % pour les ventes numériques, contre respectivement 94 % et 6 % il y a un an. « Le marché du premier trimestre a été divisé par 2,5 depuis 2002 et quasiment par 2 sur la seule période 2006/2008« , souligne le Snep dans son rapport.

Avec 9,9 millions d’euros générés (+64 %), la téléphonie mobile constitue l’essentiel du marché de la musique numérique. Les sonneries (2,7 millions d’euros) s’effacent désormais derrière les achats de titres (3,8 millions) sur les téléphones mobiles. Les téléchargements (légaux) issus des plates-formes Internet (iTunes Store, VirginMusic, FnacMusic…) apportent 6,9 millions d’euros (+56 %). Les offres en streaming et sur abonnement de type illimité restent presque anecdotiques à 900 000 euros (+50 %).

La faute aux pirates comme toujours

Ces nouveaux résultats décevants sont une nouvelle fois mis sur le compte du piratage en ligne aux yeux des producteurs. Lesquels comptent beaucoup sur la future loi de lutte anti-piratage programmée suite aux accords de la mission Olivennes. Le texte prévoit notamment la création de la Haute Autorité pour les diffusion des oeuvres et la protection des droits sur l’Internet (HADOPI), un système d’alertes et sanctions envers les internautes délinquants mais aussi la généralisation du principe d’interopérabilité à travers la suppression des systèmes de protection des fichiers (DRM).

Initialement programmée pour le printemps, le passage de la loi au Parlement pourrait bien être repoussé à l’automne. Ce qu’accepte mal le Snep. Surtout, les débats risquent d’être houleux. Bruxelles a récemment adopté un amendement visant à éviter des mesures extrêmes comme la suppression de l’accès Internet prévue dans la future loi selon un principe d’universalité des services.

Les débats n’en sont pas encore là. Mais le Snep insiste sur le fait que « le projet de loi apporte une réponse adaptée et proportionnée pour lutter contre les actes de pirateries domestiques sur Internet » et que « l’HADOPI soit dotée de moyens suffisant pour permettre d’endiguer ce phénomène de masse que constituent les échanges illicites sur Internet« . En d’autres termes, renforcer la répression à l’encontre des contrevenants.