Le partenariat Novell et Microsoft plébiscité par les clients

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Une étude menée pour le compte des deux partenaires a révélé que 95% des
utilisateurs en entreprise sont favorables à l’alliance autour de Linux.

Le partenariat autour de Linux conclu le mois dernier entre Microsoft et Novell bénéficierait, à en croire les deux protagonistes, du soutien enthousiaste des utilisateurs IT en entreprise.

Les deux partenaires se réfèrent à une étude réalisée auprès de 201 employés exerçant dans le service informatique de leur organisation. La majorité des personnes interrogées (57,2%) utilise à la fois Windows et une distribution Linux de Red Hat ou Novell. Cette étude a été réalisée par Penn, Schoen & Berland pour le compte de Novell et de Microsoft. 95% des personnes interrogées approuvent le partenariat. Par ailleurs, 87% pensent qu’une collaboration plus étroite autour des questions d’interopérabilité entre Microsoft et les grandes distributions Linux serait bénéfique pour les clients.

Au début du mois de novembre, Microsoft et Novell ont annoncé un partenariat amenant les deux éditeurs à une meilleure collaboration. Microsoft s’est notamment engagé à distribuer des copies de Novell SuSE Linux à ses clients. Les deux partenaires se sont également entendus sur un accord de licence croisé qui protège les utilisateurs de SuSE contre toute plainte pour violation de brevet déposée par Microsoft. Enfin, Microsoft et Novell ont promis de collaborer sur l’amélioration de l’interopérabilité entre Linux et Windows.

Les conclusions de l’enquête s’avèrent pour le moins surprenantes étant données les vives réactions qu’ont suscité l’annonce du partenariat parmi certains représentants de la communauté open source. Eben Moglen, l’un des co-auteurs de la troisième version de la licence publique générale (GPL), a particulièrement critiqué l’accord sur les brevets défini par le partenariat, estimant qu’il violait l’esprit de la licence GPL.
Bruce Perens s’est également joint aux critiques en appelant Novell à renoncer à cet accord, rejoignant par là la position du projet open source Samba. Red Hat, le plus grand éditeur Linux au monde, a de son côté totalement rejeté cette alliance, allant jusqu’à qualifier l’accord sur les brevets de « taxe sur l’innovation« .

Certains analystes ont vu dans cet accord une tentative de Microsoft de tendre la main à la communauté open source. Mais à la fin du mois, le directeur exécutif de Microsoft Steve Ballmer a relancé le débat en déclarant que l’accord n’empêchait en aucun cas l’éditeur d’intenter des poursuites judiciaires pour violation de brevet à l’encontre des distributions Linux.

L’étude a été réalisée quelques jours après le discours de Ballmer. Il est vrai que l’arsenal de brevets de Microsoft a toujours alimenté les débats et les craintes parmi les utilisateurs et les développeurs Linux.

L’étude traduit bien les inquiétudes liées à la propriété intellectuelle. 71% des personnes sondées pensent en effet qu’il conviendrait de déployer une version Linux assortie de droits de propriété intellectuelle. Le taux est encore plus élevé parmi les utilisateurs de Suse et de Red Hat Linux.

Le nombre de personnes interrogées est trop faible pour être considéré comme valide selon les normes statistiques, entraînant des marges d’erreur relativement élevées. Le rapport ne fournit, par ailleurs, que peu d’informations concernant la méthodologie appliquée pour mener à bien cette étude.

(Traduction d’un article de Vnunet.com en date du 13 décembre 2006.)