Le Wi-Fi 802.11n certifié dès juin 2007… en version Draft 2.0

Mobilité

La nouvelle génération du Wi-Fi est loin d’être finalisée. La Wi-Fi Alliance
n’en encourage pas moins l’adoption de la norme de travail.

La Wi-Fi Alliance a annoncé, le 17 mai 2007, qu’elle lancera son programme de certification 802.11n Draft 2.0 en juin 2007. Ainsi qu’un nouveau logo. Approuvée en en mars 2007 par l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE), la version 2 du document de travail (Draft) de la nouvelle génération de protocole de communication sans fil 802.11 permettra, à terme, des débits crêtes théoriques de 600 Mbit/s. Soit plus de 10 fois plus véloce que les 54 Mbit/s (toujours théoriques) du 802.11g actuel. D’autre part, le 802.11n élargira la longueur de la portée du signal qui devrait afficher une plus grande robustesse grâce, notamment, à la technologie MIMO (multiple-input multiple-output).

Au Draft 2.0 succèdera un Draft 3.0 dont les directives de travail seront discutées en septembre prochain. Un document qui pourrait statuer le travail final de l’IEEE. Mais la finalisation de la norme n’est désormais pas attendue avant avril 2009. Démarrés en 2003, les travaux devaient à l’origine se terminer en 2007.

Un délai trop long pour les constructeurs de matériels réseau (routeurs, cartes Wi-Fi, chipset radio…) qui n’ont pas hésité à commercialiser dès le printemps 2006 les premiers routeurs en 802.11 « pre-n », c’est-à-dire basés sur le Draft 1.0. Netgear, Linksys, Belkin ou encore D-Link mais aussi Apple, Dell et même Intel dans son nouveau Centrino Santa-Rosa, intègrent du « wireless N ». Il faut dire que les faibles marges réalisées aujourd’hui sur le 802.11g les poussent à instaurer un nouveau marché du Wi-Fi.

Le marché est prêt

Chargée de garantir l’interopérabilité des matériels qu’elle certifie, la Wi-Fi Alliance avait pour habitude d’attendre la norme finale avant de distribuer ses certificats. Mais pour elle également, le temps est trop long. D’autant que, selon une étude commandée à Kelton Research, 78 % des consommateurs américains se disent intéressés par une mise à niveau de leur réseau Wi-Fi. Et 70 % d’entre eux estiment qu’ils utiliseraient plus d’applications multimédia, dont la vidéo, s’ils disposaient d’une connexion Wi-Fi plus rapide. En d’autres terme, le marché est prêt. Il serait dommage de laisser passer l’occasion.

Pourtant, le cabinet Gartner n’en recommande pas moins aux entreprises d’attendre la finalisation du 802.11n si elles ne ressentent pas un besoin absolu d’optimisation des performances. Auquel cas, « des précautions doivent être envisagées car la technologie 802.11n peut opérer de manière très diversement des précédentes générations, obligeant ainsi des stratégies de déploiement différente de celles utilisées pour le 802.11a/b/g ».

Le 802.11n annihilé par le ‘g’

Le cabinet Ovum tient lui aussi un discours similaire. « Pour rester compatible et cohabiter avec les équipements du très populaire 802.11g, les nouveaux produits doivent détecter les autres stations et […] l’héritage du ‘G’ pourrait stériliser les avantages du ‘N’ dans certains cas. » Autrement dit, pour être certain de profiter des performances du 802.11n, il faudra renouveler l’intégralité des équipements réseaux Wi-Fi. Sachant que, aussi minime soit-il, il reste un risque pour que le Wi-Fi N final révèle des incompatibilités avec le Draft 2.0.

Ovum enfonce le clou. « Si la Wi-Fi Alliance est tellement confiante alors nous ne voyons pas pourquoi la ratification finale du 802.11n devrait différer du Draft 2.0 certifié. Mais l’étalement du calendrier jusqu’aux révisions du ‘N’ suggère qu’il y aura des différences. » Différences potentielles que les constructeurs admettent mais que la mise à jour du micro-logiciel via une opération de « flashage » de la puce 802.11n supprimera. Ovum n’en recommande pas moins la plus grande prudence. « Les principaux fournisseurs d’accès et de services Internet se tiennent largement à distance des produits sans fil grand public basés sur la version de travail du ‘N’ […]. Les consommateurs seraient avisés d’en faire autant. »