Les développeurs face au défi de l’Internet Software

Cloud

A l’occasion d’une table ronde de l’IE-Club, plusieurs entrepreneurs ou
responsables logiciels sont venus témoigner à propos de la  » révolution Saas ».

L’entrepreneur n’hésite pas à dispenser quelques leçons de démarrage dans le développement de « l’Internet Software » : prêter une attention particulière au versioning c’est-à-dire garantir la compatibilité des interfaces et supporter les interfaces de programmation informatique (ou l’acronyme anglo-saxon API) qui ont été développées il y a quelques années?tout en les faisant évoluer.

Autre recommandation (qui vaut aussi bien dans le software que l’Internet Software) : scruter le système de source contrôle et le bug tracker. Pierre-Antoine Durgeat en profite pour rendre un petit hommage à l’open source, « qui nous a appris la façon de collaborer ensemble ».

L’Internet Software façon « Business to Comptables »

Comment s’adaptent les éditeurs mastodontes à cette nouvelle donne ? Christophe Raymond, CTO du fournisseur de solutions de gestion d’entreprise Cegid, lâche la formule désormais galvaudée : « C’est plus une évolution qu’une révolution ».

Un optimisme modéré donc pour le Saas même si l’éditeur reconnaît qu’il réalise un chiffre d’affaires de « plusieurs dizaines de millions d’euros » par ce biais.

A l’instar de son concurrent Sage, il faut du temps à Cegid pour mesurer l’ampleur de « l’Internet Software » et sensibiliser ses clients « BtoC » (traduit de manière originale et appropriée par Christophe Raymond comme « Business to Comptables », une allusion aux solutions Cegid développées pour cette catégorie de clients professionnels).

De la difficulté de recruter

Mais, ce nouvel élan dans l’édition logicielle est freiné par la pénurie de développeurs disponibles sur le marché. « Le monde du software a du mal à recruter car le métier de développeur a été dévalorisé », explique Jean-Louis Benard, fondateur de Brainsonic (production et diffusion de vidéos sur Internet).

« Les écoles d’ingénieurs tendent à former des chefs de projet alors que nous avons besoin de profils de développeurs polyvalents », poursuit-il. Le tout dans un contexte de « flambée des salaires ».« Néanmoins, nous essayons d’anticiper quand le marché se retournera. Pour l’instant, il faut éviter de faire du développeur une star dans l’entreprise », poursuit le Net-entrepreneur.

Pour les structures plus grandes comme Cegid, le passage par la formation en continu pour s’adapter aux enjeux de l’Internet Software et garder les meilleurs éléments est inévitable. Même si des équipes séparées ont été créées pour la migration du framework. « En interne, l’approche Saas fait peur car il faut ré-apprendre en code sécurité et en code mutualisé », témoigne Christophe Raymond.

Sachant que 30 postes de développeurs sont à pourvoir chez Cegid. Des offres publiées depuis plusieurs mois qui restent sans réponses? Pas de doute, le marché se tend inéluctablement.


Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur