Les Guns N’ Roses poursuivent un blogueur en justice

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Un blogueur américain risque gros pour avoir mis en ligne des morceaux du dernier album du groupe de hard rock qui signe son retour.

Kevin Cogill doit s’en mordre les doigts. Ce Web designer américain de 27 ans et fan des Guns N’ Roses a mis en ligne des extraits de l’album tant attendu du groupe du hard rock. Or aux Etats-Unis, la violation de la loi sur les droits d’auteur est prise très au sérieux. Le « criminel » risque jusqu’a cinq ans de prison et une grosse amende dépassant le million de dollars.

Les Guns N’ Roses, ce groupe de hard rock originaire de Californie, a mis 13 ans à sortir son dernier album, intitulé Chinese Democracy. Lors de ses années de gloire, entre 1987 et 1993, le groupe mythique avait vendu 90 millions d’album. Aujourd’hui ne reste plus que le chanteur, Axl Rose, suite au départ du guitariste « Slash » et du bassiste « Duff » McKagan.

Kevin Cogill, dont le surnom en ligne était « Skwerl », a mis à disposition des internautes neuf morceaux de l’album, sans l’autorisation du groupe. L’histoire remonte au mois de juin, où le blogueur avait mis en ligne les extraits de l’album, a la suite de quoi les avocats de Guns N’ Roses lui ont intimé de cesser ses activités.

Le blogueur de Los Angeles aurait répondu de façon assez ironique que non seulement il avait posté les chansons sur son site mais que les visiteurs avaient été tellement nombreux que son ordinateur avait crashé, selon le FBI.

13 ans d’attente

Kevin Cogill a depuis reconnu les faits mais le retour de bâton s’annonce difficile. Il risque à la fois des poursuites criminelles au niveau de l’Etat fédéral, qui pourraient s’élever à 250 000 dollars d’amende et trois ans de prison, et des poursuites de la part du groupe, qui réclame un dédommagement de 150 000 dollars par morceau.

« Sachant que son casier judiciaire est vierge, je m’attends a ce qu’il passe peu de temps en prison », a confié l’avocat de l’industrie musicale Howard Rubin, au magazine Wired. « Le groupe pourrait techniquement ruiner le blogueur, mais cela ne risque-t-il pas de ternir leur image auprès du public? »

Seul argument de défense à la portée de Kevin Cogill: il a contribué à promouvoir l’album et à faire parler de lui dans la presse. Dans un post quelques semaines auparavant, le blogueur avait expliqué son geste en signalant l’exaspération de tous les fans du groupe d’avoir à attendre 13 ans pour cet album annoncé depuis belle lurette: « les morceaux devaient se retrouver un jour ou l’autre sur Internet », a-t-il écrit.