Les médecins sont mal préparés à la carte à puce

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Alors que des millions de cartes Vitale vont être distribuées dans quelques semaines, le système de santé électronique pâtit du manque d’équipement des médecins.

La distribution de cartes Vitale ayant déjà commencé dans la Vallée de la Loire et l’Ouest de la France, c’est au tour de la Région parisienne d’entrer dans la danse. Dans deux semaines, 8 millions de cartes à puce vont être diffusées pour faciliter le remboursement des prestations médicales auprès de la Sécurité sociale. La gestion électronique permettrait aux Parisiens de réduire de trois semaines à une semaine seulement le délai d’attente nécessaire. De plus, elle engendrerait dans la région environ deux milliards de francs d’économies par an sur les opérations administratives. Reste qu’on ne peut guère s’attendre à un succès immédiat. Selon la Caisse Nationale d’Assurances Maladie (CNAM), seulement 395 médecins dans la France entière (soit 1% des professionnels concernés) s’étaient servis de la carte à puce à la fin 1998.

Pour le docteur Jacques Cabrera, responsable de la principale organisation professionnelle de la région parisienne, la situation tourne même à la confusion. « Le gouvernement met la charrue avant les boeufs. Il envoie les cartes avant que les médecins ne soient prêts ». Un porte-parole de Bull, qui participe avec les sociétés Gemplus et Schlumberger au développement de la carte Vitale, confirme : « Les médecins ont besoin de nouveaux ordinateurs et de lecteurs de cartes. La plupart n’en ont pas. » Les chiffres sont plutôt inquiétants. D’après plusieurs études, dans Paris et sa banlieue seulement 100 médecins sur 24000 disposent de l’équipement nécessaire pour utiliser la carte Vitale. L’acceptation et la réussite du remboursement électronique ne sont donc pas garantis, d’autant qu’une véritable révolution culturelle doit se mettre en place. Aujourd’hui en France, moins de 20% de la profession utilise un micro.