Les pirates au service de l’anti-piratage

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La Secure digital music initiative, organisation qui réunit les principaux acteurs de la musique numérique, des producteurs aux fabricants de matériel, propose aux hackers de casser des dispositifs de protection afin de les tester. La carotte : 10 000 dollars !

Microsoft et Intel aux côtés de Napster, ça n’existe pas. Et bien si, ça existe et ça se passe au sein de la Secure Digital Music Initiative (SDMI), une organisation créée à l’initiative de la RIAA (Recording industry association of America) qui définit des standards ou plutôt des « cadres » (frameworks) liés à la protection de la musique numérique contre la copie.

Actuellement, la SDMI est en phase active de test de différentes technologies de watermarking (tatouage numérique), qui ajoutent des données d’identification directement dans les morceaux de musique, mais sans en dénaturer la sonorité. Une technique qui inquiète aussi certaines organisations de défense de la vie privée.

Comment tester la validité des technologies ? En les soumettant aux « crackers », les petits malins qui arrivent à outrepasser les protections. Pour les motiver, une seule chose : l’argent ! 10 000 dollars seront offerts à ceux qui y parviendront.

Depuis quelques mois, la question de la protection des fichiers musicaux agite les industriels. De nombreuses solutions ont vu le jour, telles celles de Liquid Audio, Verance, Intertrust, AudioTrack ou encore Blue Spike. Même Intel a annoncé une solution allant « au delà des spécifications de la SDMI »(voir édition du 9 août 2000). Il y a de très fortes chances que ces acteurs, qui font d’ailleurs tous partie de la SDMI, figurent parmi ceux dont les technologies vont être testées. Mais impossible d’en savoir plus pour l’instant.

La seule chose certaine concerne les enjeux, qui sont énormes puisque toute la musique numérique est concernée. Ainsi, les distributeurs de musique en ligne seront rapidement contraints d’une manière ou d’une autre de se rallier aux technologies approuvées par la SDMI. Déjà les gros, dont les Majors, utilisent des protections. Universal, par exemple, a opté pour Intertrust.

Les crackers de tout acabit ont jusqu’au 7 octobre pour « faire de leur mieux » ainsi que l’indique la lettre ouverte de la SDMI. Parallèlement, l’organisation fait réaliser des tests de qualité de rendu acoustique des morceaux protégés par les différentes technologies. Pour le moment, aucune date de publication des technologies qui seront sélectionnées n’a été annoncée.

Pour en savoir plus  :

* La SDMI

* Pour télécharger les morceaux à cracker