Les résultats d’Apple dopés par la diversification

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Avec un chiffre d’affaires et une marge brute à la hausse et malgré un bénéfice à la baisse, le constructeur de Mac sort son épingle du jeu sur un marché des technologies marqué par l’attentisme. Ces bons résultats soulignent surtout l’impact de la diversification de la firme.

Malgré les 1 545 millions de dollars de ventes, les résultats financiers de la Pomme ne cachent pas la profonde mutation à l’oeuvre, comme l’ont d’ailleurs souligné tant le p.-d.g d’Apple, Steve Jobs, que son directeur financier, Fred Anderson. Ce dernier a, durant la conférence retransmise sur Internet, égrené un à un les chiffres de son bilan pour ce trimestre courant d’avril à juin, qui correspond à l’avant-dernier d’une année fiscale qui sera close fin septembre. Le léger bénéfice dégagé de 19 millions de dollars (16,5 millions d’euros) n’est plus justifié par les seules ventes d’ordinateurs : avec le rendement du capital de la société, sa trésorerie considérable (4,5 milliards de dollars ? 3,9 milliards d’euros) et le contrôle des niveaux de stocks de produits, les revenus d’Apple tendent à se consolider. Avec 771 000 machines vendues, la firme voit pourtant l’érosion de ses ventes se poursuivre d’une année sur l’autre (- 4,58 %). Fred Anderson semble toutefois optimiste quant à la part de marché des Mac. Comme nous l’avions prévu (voir édition du 11 juillet 2003), ce sont essentiellement les machines de bureau qui sont affectées par cette baisse du nombre d’unités vendues (voir édition du 17 avril 2003), les marges confortables des portables permettant au chiffre d’affaire à l’unité d’Apple de ne baisser que légèrement, atteignant 1 420 dollars en moyenne sur ce trimestre contre 1 440 dollars pour la même période de 2002 (-1,41 %). Et ce sont bien essentiellement les ventes de portables professionnels qui contribuent à ce bon résultat, grâce à une progression de 55 % du chiffre d’affaires des PowerBook ! A nouveau, les responsables de la firme affirment leur espoir de mieux faire le trimestre prochain, en s’appuyant sur le lancement récent de nouveaux produits – PowerMac G5, système Panther, caméra iSight… – tout autant que sur la disponibilité en natif sur Mac OS X du logiciel de mise en page attendu par les professionnels de l’édition : Xpress de Quark. Fred Anderson a déclaré que les premières commandes pour le nouvel ordinateur professionnel de la firme laissaient présager une croissance importante, même si elle n’atteindra sans doute pas les deux chiffres.

Des ventes de logiciels en progression

Les résultats d’Apple mettent également en évidence les premiers effets de sa politique de diversification : les autres matériels commercialisés par la Pomme ont vu leur chiffre d’affaires progresser de 93 %, tel l’iPod, distribué à hauteur de 304 000 exemplaires. Anderson pense même qu’avec une version pour Windows du juke-box iTunes, les ventes devraient continuer de progresser, et il espère que les autres produits de la firme bénéficieront de cet engouement. Aucune allusion n’a été faite aux produits Airport d’Apple, dont les versions 802.11g ont pourtant été introduites en janvier et qui devraient représenter une part substantielle des revenus de ce segment. En revanche, la très bonne progression des ventes de logiciels n’est pas passée inaperçue : + 37 % ! Il faut dire que le catalogue d’Apple s’est enrichi depuis le début de l’année : Keynote, Final Cut Pro, Shake, Final Cut Express, DVD Studio Pro, Logic Platinum et désormais Soundtrack constituent une gamme professionnelle qui consolide l’offre autour de Mac OS (Serveur, WebObjects) et de QuickTime (Pro, Streaming Server). Comptons aussi sur le grand public, avec iLife, et sans doute de nouvelles applications comme iChat pour poursuivre l’augmentation des revenus logiciels de la firme dans les trimestres à venir. Les bons débuts de l’iTunes Music Store (6,5 millions de titres vendus) sont également encourageants, Fred Anderson ayant précisé que le nouveau service avait presque atteint l’équilibre en moins d’un trimestre (voir édition du 29 avril 2003).

Enfin, soulignons la bonne place du constructeur de Cupertino au sein des valeurs technologiques : après les résultats décevants de Lucent et de Motorola, Apple se place dans le groupe de tête des entreprises du secteur, avec IBM, Intel et Microsoft.