Les services de musique en ligne victimes du cybersquatting

Mobilité

Sony Connect, Napster, iTunes… De nouvelles plates-formes de musique en ligne arrivent en France sans réellement se préoccuper de déposer leurs noms de domaine en « .fr ».

La couleur est annoncée dès le départ sur la page d’accueil du site www.connect.fr : « Le nom de domaine Connect.fr est à vendre ». Le choix du nom « Connect » n’est pas dû au hasard : c’est celui du nouveau service de musique en ligne de Sony accessible via l’URL www.connect.com. La déclinaison du nom de domaine en « .fr » pourrait se révéler intéressante pour le groupe mondial qui a lancé Connect en Europe en début d’été, avec une version disponible en français.

L’Internet francophone fourmille d’exemples d’exploitation dérivée d’URL. Plusieurs services de musique en ligne d’envergure internationale n’ont pas pris les précautions nécessaires pour protéger leurs noms de domaine en « .fr ». Aussi surprenant que cela puisse paraître, iTunes.fr n’appartient pas officiellement à Apple. Ce site se contente de dresser une courte liste des services de musique en ligne, parmi lesquels la déclinaison française de la plate-forme de la firme de Steve Jobs. La page Web, même basique, permet la commercialisation d’espaces publicitaires (bannières et fenêtres pop-up).

On retrouve le même genre de détournement en tapant l’URL « www.iCompil.fr », proche de l’original « e-Compil.fr » d’Universal Music France. Quant au site MusicMatch.fr , il a intégré le programme « Parking » de Sedo.com, un broker européen de noms de domaine, qui propose sur cet URL une liste de divers services Internet : eBay, BestMicro et…VirginMega.fr. Lorsqu’un visiteur clique sur un des liens hypertexte, le véritable propriétaire du nom de domaine Musicmatch.fr (d’origine américaine selon la base de données Whois) est rénuméré. Là aussi, le véritable MusicMatch.com, qui vient tout juste d’être racheté par Yahoo (voir édition du 14 septembre 2004, n’a pas pris le soin de déposer son « .fr ».

Les services peer-to-peer également touchés

Les cas de détournement remontent aux débuts de la nouvelle économie, à l’heures où les valorisations des services Internet s’enflammaient. Ainsi, Napster.fr est ouvert depuis quatre ans. Présenté comme une « communauté en ligne proposant un contenu informatif sur la problématique de musique en ligne », ce site n’a pas été remis à jour depuis 2001. A l’époque, c’était la SARL Magazine Radio qui avait déposé ce nom de domaine, précisant en haut de la page d’accueil que le site Napster.fr est « totalement indépendant » du modèle américain Napster. La notoriété de la marque du service peer-to-peer a certainement contribué à augmenter l’audience du site français. Dans le cas de Kazaa.fr, l’exploitant a mis en place une redirection vers un service fourre-tout proposant notamment le téléchargement de logos et de sonneries pour mobile. Le cybersquatting a encore de beaux jours devant lui…


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