L’exclusivité, surtout un moyen d’exclure les concurrents selon SFR

Mobilité

iPhone, Fibre, réseaux…Franck Esser se montre offensif face à France Telecom/Orange.

Le groupe SFR tient à s’afficher comme l’adversaire direct de France Telecom/Orange. Dans une interview accordée aux Echos, Franck Esser, P-DG de SFR, se montre offensif et multiplie les initiatives pour faire vaciller les positions acquises par l’opérateur. Quitte à passer par la voie judiciaire.

La fin de l’exclusivité d’Orange sur l’iPhone est une opportunité de business que SFR ne veut pas rater.  « 250 000 clients SFR ont déjà exprimé leur intérêt  (… ) Ainsi, nous espérons bien vendre plus  de 250 000 iPhone cette année », déclare Franck Esser. La commercialisation dans le réseau SFR débutera le 8 avril.

Contrairement à la vision de Didier Lombard, P-DG de France Telecom, son homologue côté SFR estime que les risques sur la fin du modèle d’exclusivité ne constitue pas un danger pour les investissements et l’innovation. Franck Esser perçoit plutôt l’exclusivité comme un moyen « d’exclure les concurrents et les clients« .

« Nous ne sommes pas à jeu égal »

Les déséquilibres de marchés. Voilà ce qui irrite SFR. Prenons le cas du déploiement de la fibre. La filiale télécoms du groupe Vivendi va poursuivre son investissement initial de 450 millions d’euros voire même les « accélérer ».  « Aujourd’hui, le problème est que nous ne sommes pas à jeu égal avec France Télécom dans les réseaux fixes », regrette le numéro un de SFR.

Au passage, c’est l’occasion de  critiquer les pratiques de l’opérateur historique, qui loue son réseau à des tarifs qui beaucoup jugent élevés et profite ainsi de sa position de force.

France Télécom possède une importante infrastructure souterraine dans les grandes villes (les fameux fourreaux). Le groupe dispose de près de 350 000 kilomètres de « tranchées » et pas moins de 1 million de kilomètres de gaines selon le régulateur du marché français.

« France Télécom reçoit des sommes d’argent qu’il est censé ré-investir dans son réseau cuivre. Or, ce n’est pas ce qu’il fait. Les 2 milliards d’euros de marges réglementaires qu’il a retiré de la location de son réseau de cuivre en 2007 ont été utilisés pour investir dans la fibre optique. », poursuit Franck Esser.

SFR assure verser « 1,5 milliard d’euros chaque année »  à l’opérateur historique pour la location de son réseau. Pour Franck Esser, les pouvoirs publics devraient développer un modèle propre à permettre « un partage du réseau ou la baisse des tarifs de gros« .

Hadopi : que les FAI se cantonnent à un « rôle technique »
Interrogé sur le projet de loi Hadopi qui prévoit notamment la suspension de l’abonnement en cas de téléchargement illégal répété, Franck Esser y voit « une loi importante« . Toutefois, le patron de SFR souhaite que les FAI se cantonnent à un rôle « technique » et la surveillance assurée et « assumée » par l’Etat.