Libye : Bull dément toute contribution à l’espionnage électronique

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Amesys, la branche sécurité de Bull, admet la livraison en Libye « d’un matériel d’analyse d’une fraction des connexions Internet » mais balaie les accusations de surveillance IT généralisée. Le député Christian Paul (PS) interpelle le gouvernement.

Mis en cause pour avoir favorisé l’espionnage électronique des opposants au régime Kadhafi (désormais tombé en Libye) en fournissant des équipements de pointe, Amesys tient à se défendre.

La filiale sécurité du groupe français Bull (l’acquisition remonte à 2010) confirme qu’un contrat a bel et bien été signé avec les autorités locales en 2007 avec livraison du matériel en 2008.

En revanche, Amesys réfute les accusations de Big Brothers, bien qu’ayant fourni un outil dit de « deep packet inspection » (DPI).

« Le contrat concernait la mise à disposition d’un matériel d’analyse portant sur une fraction des connexions Internet existantes, soient quelques milliers », peut-on lire dans un communiqué disponible sur son site Internet.

« Il n’incluait ni les communications Internet via satellite (utilisées dans les cybercafés), ni les  données chiffrées (type Skype), ni le filtrage de sites Web. Le matériel utilisé ne permettait pas non plus de surveiller les lignes téléphoniques fixes ou mobiles. »

Pour justifier l’existence de ce contrat, Amesys rappelle le contexte diplomatique de l’époque plutôt à la détente (avec, en guise d’illustration la visite officielle de Mouammar Kadhafi  en France en décembre 2007).

« Toutes les activités d’Amesys respectent strictement les exigences légales et règlementaires des conventions internationales, européennes et françaises », commente Amesys, qui « n’opère aucun centre d’écoute téléphonique ni Internet à aucun point du globe ».

Néanmoins, tous les doutes ne sont pas levés et la polémique pourrait prendre un tournant politique.

Ainsi, Christian Paul, député (PS) de la Nièvre, souhaite interroger le Premier ministre « sur le rôle de l’Etat français dans la vente et l’emploi d’armes technologiques destinées à la surveillance de l’internet en Libye ».

L’élu politique considère que « l’exportation de ces outils d’analyses des échanges numériques (messageries, réseaux sociaux..) commercialisées par les entreprises françaises doit à l’évidence être soumis au contrôle et à l’autorisation des autorités françaises, car ils sont assimilables à des armes technologiques. »

Reste à savoir dans quelle mesure le gouvernement compte apporter des éléments à la  suite de cette interpellation d’un député de l’opposition.

Tunisie : Microsoft trop près de l’ex-pouvoir ?
Microsoft est rattrapé au collet en Tunisie. Selon les dernières révélations incluses dans les câbles diplomatiques américains diffusés par WikiLeaks, la firme de Redmond avait élaboré en 2006 un « programme de formation de cyber-criminalité » pour le compte du régime tunisien du Président Zine El-Abidine Ben Ali qui a poussé à l’adoption des solutions open source. Microsoft auraît cherché à contrer cette tendance en fournissant du code source original aux autorités locales. Mais selon l’ambassade américaine de Tunis, il existait aussi des risques que ce programme de lutte contre la cyber-criminalité se retourne contre les opposants au régime autoritaire en place.

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