Logiciel : les éditeurs demandent le soutien de l’Europe

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Plusieurs organisations professionnelles d’éditeurs, associées au classement Truffle 100, se prononcent en faveur d’un geste fort de l’UE.

Comment stimuler le développement du secteur européen de l’édition logicielle sans pour autant prendre des initiatives nationales qui pourraient « fausser » la concurrence entre les entreprises des différents Etats membres ?

Aux cotés de Viviane Reding (commissaire européen chargée de la société de l’information et des médias), plusieurs représentants d’organisations professionnelles européennes ont tenté d’apporter des réponses à cette question brûlante, à l’occasion de la présentation du Truffle 100 Europe qui s’est déroulée hier à Bruxelles. Etaient représentés le Syntec informatique, Agoria (pour la Belgique), Aitech-Assinform (Italie), Bitkom (Allemagne) et Intellect (Royaume-Uni).

Quelques constats, tout d’abord. Charles Ward, directeur d’Intellect, signale « la difficulté des petits éditeurs britanniques à s’imposer dans le secteur public », un segment qui représente selon lui de l’ordre de « de 28 à 29% des dépenses dans le secteur des logiciels » mais où les PME se sentent « souvent ignorées ». André Lejeune, PDG de Selligent et responsable d’Agoria, ajoute de son coté que les entreprises européennes peinent toutes à atteindre la taille critique, qui plus est dans les pays aux marchés intérieurs plus restreints comme la Belgique.

Un « Small Business Act » à l’européenne ?

D’où la nécessité d’encourager les plus petites entreprises du classement, dont le chiffre d’affaires est inférieur à 30 million d’euros, plaide Jean-Pierre Brûlard, président du comité éditeurs du Syntec informatique français. « Le logiciel tient à deux choses : les cerveaux et le ‘cash' », insiste-t-il, avant de se prononcer pour un financement institutionnel accru et centré sur les « sociétés innovantes », à l’instar de ce qui est pratiqué aux Etats-Unis et en Israël.

Outre-Atlantique, le « Small Business Act » , adopté en 1953, permet en effet de réserver une part minimale des marchés publics aux plus petites entreprises, tandis qu’en Israël, un financement des sociétés technologiques via des fonds privés et publics est privilégié.

« Une stratégie dès maintenant »

Fabian Bahr, vice-président du Bitkom, estime quant à lui qu’il est nécessaire « d’harmoniser les approches entre les Etats membres afin de rendre plus équitable l’accès aux marchés ». Jean-Pierre Brûlard abonde dans son sens, regrettant des « initiatives nationales très disparates », et prêchant pour la création d’un statut européen d’éditeur.

Coté Union européenne, l’écoute est active mais la prudence est de mise. Jesus Villasante, responsable de la branche Technologies logicielles du Commissariat général de l’Union européenne pour la société de l’information et des médias, reconnaît que l’Europe « a besoin d’une stratégie pour le logiciel, et dès maintenant ». Mais il ajoute qu’« un certain nombres de mesures suggérées ne sont pas si spécifiques que cela au secteur de l’édition » et pourraient être utiles pour d’autres secteurs d’activité.