Loïc Le Meur (LeWeb Londres) : « Airtime, le pitch de Seesmic Vidéo il y a cinq ans »

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Grande intervieWWW du « serial-entrepreneur » français, qui vit à San Francisco. Il exporte le concept de son forum LeWeb à Londres et continue à côté de diriger Seesmic (réseaux sociaux).

ITespresso.fr : Quels commentaires t’inspire le démarrage de Facebook en Bourse ?
Loïc Le Meur : Il ne faut pas juger trop rapidement. J’ai tendance à prendre le contre-pied de ce qu’on lit partout. Facebook est une entreprise extraordinaire. Il y a très peu d’entreprise dans le monde capable de transformer la manière dont les gens communiquent.

Au cour actuel de Facebook (autour de 30 dollars), je continue à en acheter car je crois à son développement unique.

Il y a une valeur intrinsèque qui n’est pas monétisé pour l’instant. C’est l’une des marques les plus connues dans le monde. C’est devenu le carnet d’adresses majeur du monde.

Certes, Facebook a mal géré son départ en Bourse et je trouve que la société est malmenée par la presse de manière excessive. Dans quelques années, on aura oublié.

Si tu regardes en arrière, Google et Amazon étaient assez mal partis lorsqu’ils se sont introduits en Bourse. Plus récemment, LinkedIn est parvenu à se hisser à 120 dollars avant de retomber à 60 dollars.

ITespresso.fr : Depuis San Francisco, as-tu suivi la campagne présidentielle en France ?
Loïc Le Meur : De loin. Je ne me suis pas du tout impliqué dans la campagne présidentielle 2012 par rapport à la précédente [en 2007, Loïc Le Meur avait pris une nette position pour Nicolas Sarkozy, ndlr].

J’ai quand même vu que la nouvelle administration voulait taxer les stock-options à 75%. Ce qui serait une catastrophe pour les start-up.

Nicolas Sarkozy avait fait une bonne chose : déduire de l’ISF les investissements réalisés dans les start-up. J’espère que cela ne sera pas remis en cause.

Je trouve que l’ambiance « anti-riche » est franchement nauséabonde. Si on réussit en France, pourquoi ne pourrait-on pas s’enrichir ?

Les gens qui réussissent redistribuent de la richesse. Et souvent, on a tendance à l’oublier.

ITespresso.fr : En 2007, la politique t’a fasciné, non ?
Loïc Le Meur : Non, ce n’est pas le mot qui convient. J’ai voulu découvrir le monde de la politique et aider mon pays sincèrement. Plusieurs interventions de Nicolas Sarkozy m’ont plu à l’époque comme sa volonté de créer une nation d’entrepreneurs.

Mais j’ai pris conscience du décalage trop important entre les espoirs que suscitent les candidats et la capacité de changer les choses en profondeur. J’ai été frustré et surpris par le nombre de paramètres à prendre en compte et le jeu des relations.

De cette expérience, j’en ai conclu que je préférais le monde des affaires et de l’entreprenariat à celui de la politique. Quel que soit le bord, j’avais du mal à gérer des fausses promesses oubliées rapidement.

C’est un stage en politique qui n’a duré que quatre mois, le temps de faire une transition entre deux boîtes. Mais tout le monde s’en rappelle.

ITespresso.fr : Dans l’organisation de ton travail au quotidien, comment gères-tu la multitude de réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Google Plus…?
Loïc Le Meur : J’utilise Seesmic Ping pour la publication qui est un bon produit (rire). C’est un engagement personnel et c’est ma principale manière de communiquer. Etre en contact avec les gens, c’est une passion.

Cela représente trois ou quatre heures par jour.

Je m’intéresse aussi au mail en parallèle. Cela reste un passage obligé. D’autant plus que le volume de mail continue de croître.

Ce foisonnement de réseaux sociaux, c’est un champ d’expérimentation permanent. Je suis surpris du succès de Google Plus (1,2 million me suivent dessus). J’ai beaucoup plus d’interaction sur ce réseau social. L’usage de Twitter est différent, c’est pratique pour la réactivité.

ITespresso.fr : Et les contributions blog, c’est fini ?
Loïc Le Meur : Je blogue de temps en temps et j’y prend encore un certain plaisir. Mais disons que je suis devenu fainéant avec les réseaux sociaux.

Serial-Netentrepreneur catégorie « touche-à-tout »
Difficile de retracer l’ensemble du parcours professionnel de Loïc Le Meur (39 ans), pionnier de l’Internet en France à partir de milieu des années 90 et qui a multiplié les expériences Web depuis.
Parmi les principaux repères sélectionnés, signalons que ce serial Net-entrepreneur a sévi dans divers domaines du Net : blogging (avec Ublog passé sous la bannière Six Apart en 2004 devenu depuis Say Media), mais aussi l’hébergement (avec Rapidsite, acquis fin 1999 par France Telecom) ou la création de sites Web (B2L, acquis en 1999 par BBDO – Omnicom group). La prémière édition LeWeb remonte à 2004. Il a créé Seesmic l’année suivante en 2005 en France (service de vidéos en ligne qui s’est ré-orienté dans la gestion des réseaux sociaux). En 2007, il part s’installer avec sa famille à San Francisco.

 

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