Lotus détaille son application Raven

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Encore en phase de test, le logiciel de gestion des connaissances Raven de Lotus exploite un « moteur de découverte » dont l’une des composantes permet de retrouver dans l’entreprise un expert compétent sur un domaine particulier.

La philosophie des applications de gestion des connaissances se résume à fournir la bonne information au bon moment et à la bonne personne. Une gageure que veut relever Lotus avec son application Raven, dont les premiers détails ont filtré par à-coups, notamment à l’occasion d’une conférence Lotusphere (voir édition du 21 janvier 2000). On en sait désormais davantage car, en parallèle au démarrage d’une phase de test « alpha », l’éditeur a présenté les différentes articulations de l’offre Raven. Celle-ci ne sera expérimentée auprès de quelques premiers clients (phase « bêta ») qu’à la fin du premier trimestre aux Etats-Unis.

Comme nous l’avions déjà indiqué, Raven fournit l’accès à un portail d’information interne personnalisé, une sorte de tableau de bord qui regroupe des contenus (articles, forums de discussion) centrés autour d’un thème ou d’un groupe de travail par exemple. « Imaginez dans la page principale de Notes des onglets, pour le service marketing ou financier. Ils donnent accès à un portail qui fournit les publications de la société, avec des boutons de requêtes sur le haut », explique Jean-Bernard Stacchini, consultant knowledge management pour Lotus. Comme l’interface est censée faciliter d’emblée le tri de l’information, une fenêtre baptisée Hotlist rassemble les données fraîches les plus importantes (selon les critères de l’administrateur du service) ou qui reviennent de façon récurrente (dossier à traiter, personne à contacter rapidement, etc.).

Pour trier la masse de documents destinés aux utilisateurs, Raven utilise un « moteur de découverte », dont les premiers résultats ont été présentés il y a quelques semaines lors d’une démonstration interne à Dubai, aux Emirats Arabes Unis. Ce moteur associe les recherches statistique (par mot clé) et sémantique (par concept) pour rapatrier les informations destinées à chaque portail individuel. Le moteur les classe en fonction des centres d’intérêts en passant par une base de données DB2 d’IBM, plus adaptée au traitement de millions de documents que Domino, et un module baptisé Content Catalog. Les comptes-rendus, publications et autres textes sont passés au crible puis organisés en fonction du nombre d’occurrences d’un mot ou d’un thème. Les sujets les plus discutés ou les interventions importantes devraient y gagner en visibilité, pour alerter ou mieux rendre compte d’un dossier en cours de discussion.

L’idée mise en avant par Lotus est aussi d’aider les utilisateurs à trouver l’ingénieur ou le spécialiste qui saura les aider. La fonction Expertise Locator intervient ici pour répertorier les compétences des salariés de l’entreprise, en partie grâce au moteur d’analyse des documents. « Le moteur fournit à la fois une classification de l’information et une nomenclature des experts », poursuit Jean-Bernard Stacchini. Des « profils » sont créés pour recenser la plupart des informations intéressantes, en fonction de l’expérience ou de la formation des personnes. Ces informations peuvent être extraites à partir des annuaires de l’entreprise, pourvu qu’ils soient compatibles LDAP. Comme l’application repose sur Notes/Domino, elle utilise les règles d’accès du serveur, avec la possibilité de se connecter en extérieur depuis un navigateur Internet Explorer 5 ou Navigator.

Alors que Raven doit sortir dans le courant du second semestre outre-Atlantique, la version française ne devrait guère être commercialisée avant l’automne. Ce délai est notamment lié au moteur de recherche, qui doit exploiter une base de connaissance sémantique dans la langue de Molière.

L’idée d’apporter à l’utilisateur une information adaptée n’est évidemment pas l’apanage de Lotus, qui développe Raven depuis 2 ans. Ainsi, l’éditeur BackWeb propose déjà une technologie push qui a séduit Cisco par exemple. Pour sa communication interne, l’équipementier voulait cibler la diffusion de courriers électronique en fonction de l’activité des salariés. Le grand public n’est pas exclu, puisque Realnetworks vient de signer fin janvier un accord pour fournir des informations et des titres audio personnalisés grâce à la plate-forme Backweb Polite.

Pour en savoir plus :

* Lotus

* Backweb