Luckey Homes lève 800 000 euros : ça bouge dans « l’écosystème Airbnb »

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Luckey Homes finalise sa première levée de fonds. Quelle stratégie de développement pour cette start-up positionnée dans « l’écosystème Airbnb » ?

[mis à jour le 28 septembre 2016 à 20 h 44]

Des CDI de directeur financier et de développeur en chef, un stage dans le support client… On recrute chez Luckey Homes.

Quelques semaines après avoir relocalisé son siège social à Paris, la start-up anciennement basée à proximité de Grenoble* annonce sa première levée de fonds, d’un montant de 800 000 euros, auprès d’un family office suisse dont l’identité n’est pas spécifiée.

« L’opération entraîne une légère dilution du capital, mais les parts fondateurs restent majoritaires », assure David Barbe, tout en précisant que la démarche a « simplement vocation à entretenir le fonds de roulement », la jeune pousse étant « déjà rentable » après environ un an d’exploitation de ses services de gestion des locations de courte durée.

Cet ancien de Société Générale et de Raymond James Financial est aujourd’hui directeur des opérations de Luckey Homes. Ses deux associés, les frères Félix Malfait (ex-Goldman Sachs ; en double cursus à HEC Paris et Ponts et Chaussées) et Aurélien Malfait (passé par BNP Paribas et PwC), sont respectivement CTO et président.

Sous-traitance

Que doit-on comprendre par « gestion des locations de courte durée » ?

Luckey Homes se positionne en tant qu’intermédiaire dans la fameuse « économie Airbnb » en proposant, aux propriétaires qui souhaitent louer ponctuellement leurs biens immobiliers, de prendre en charge tout ou partie du processus pour leur compte.

L’idée est d’abord d’apporter une expertise technique « online », de la création d’un annonce et sa diffusion multiplateforme (sur Airbnb, HomeAway et Booking.com) à la sélection des visiteurs appropriés, en passant par la gestion du calendrier et des revenus et la réponse aux demandes des clients.

Les prestations de Luckey Homes couvrent aussi la partie « offline » ; c’est-à-dire essentiellement l’accueil des hôtes, le ménage et la maintenance. Des tâches que la start-up sous-traite, lui permettant de développer rapidement – avec pour le moment un responsable par ville couverte – son modèle basé sur le prélèvement d’une commission à hauteur de 20 % du montant TTC de chaque location, additionnée de frais de ménage réglés par le locataire et variables en fonction du logement.

Airbnb ? Pas peur

Luckey Homes a fait le choix de la diversité en se positionnant sur trois plates-formes d’intermédiation pour la location courte durée.

Ce schéma de fonctionnement a son importance au regard du programme « Experienced Hosts » récemment lancé par Airbnb.

L’entreprise américaine sollicite ses meilleurs hôtes (les « Superhosts ») et leur propose, moyennant rétribution, de prendre en charge les démarches d’autres hôtes en intervenant sur l’ensemble de la chaîne de valeur… exactement comme le fait Luckey Homes.

David Barbe ne s’inquiète pas outre mesure : « La plupart de nos clients enregistrés sur Airbnb sont des ‘Superhosts’ […] Le compte est à leur nom, mais finalement, nous nous restons prestataire de services », explique-t-il.

Mer ou montagne ?

Luckey Homes a un objectif à terme : mettre en place sa propre plate-forme de diffusion et gagner par là même en indépendance.

Pour le moment, l’heure est au développement ville par ville. Montpellier est la dernière arrivée sur la liste, après Paris, Lyon, Marseille et Aix-en-Provence.

En ligne de mire pour l’année prochaine, les stations de ski et les sites balnéaires, avec leur vivier de résidences secondaires (il en existerait 3,3 millions dans toutes la France ; Luckey Homes vise les 1 200 pour fin 2017).

Dans le viseur à plus long terme, le marché américain, où l’implantation « pourrait se faire par croissance externe ».

Le principal concurrent sur place se nomme Pillow. Luckey Homes surveille aussi celui qu’elle considère comme le « pionnier » de la professionnalisation de la gestion des appartements : onefinestay, arrivé en 2009 et passé dernièrement dans le giron du groupe AccorHotels.

L’argument pour se différencier ? Une approche mass market, avec le même niveau de service sur l’ensemble des logements. « onefinestay a une approche élitiste ; c’est donc davantage de contraintes pour les propriétaires », glisse David Barbe.

* Le siège social se trouvait initialement à Corenc (Isère). En début d’année, il avait été transféré dans le 3e arrondissement de Paris. Depuis le mois d’août, le voilà sis dans le 8e arrondissement de la capitale.

Crédit photo : Lucky Homes (équipe fondatrice)

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