Mac OS X : quel Puma pour septembre ?

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Mac OS X version 10.1 se présente a priori comme la première version véritablement commercialisable du nouveau système d’exploitation d’Apple. Même si les versions disponibles depuis mars sont « utilisables », les fonctions promises pour Puma manquaient vraiment. Oui mais, et si Puma était payant ?

Le « syndrome Microsoft ». Voilà ce qu’on pourrait dire (méchamment, tant pour Apple que pour Microsoft) de la version initiale de Mac OS X. Car, après la démonstration de Steve Jobs à MacWorld, Puma, la version 10.1 du nouveau système d’exploitation, apparaît bien comme la première version véritablement commercialisable du système. Même lorsqu’elle n’est pas utilisée sur le dernier PowerMac G4 biprocesseur à 800 MHz (voir édition du 23 juillet 2001), elle devrait être en mesure de s’approcher du niveau de réactivité du système 9.x et même le dépasser sur un iMac doté de suffisamment de mémoire. Joyeuse nouvelle ! Les versions précédentes peuvent être présentées aujourd’hui comme des versions post-bêta ou, pour reprendre la terminologie du Pommier, « post-pré-version de démonstration technologique » ! Si Steve Jobs avait bien averti qu’il s’agissait d’une version pour les fans et les journalistes, il ne pouvait pas reporter son lancement de six mois en attendant une version finalisée sans provoquer une nouvelle catastrophe pour la firme. Tous ceux qui ont testé Mac OS X dans ses versions initiales vous le diront, les quelques applications disponibles font peine à voir : leur démarrage vous invite à compter le nombre de « bonds » réalisés par leur icône dans le Dock. Pas vraiment ce qu’on peut attendre d’un système Unix (voir édition du 27 juin 2001). Un jeu passionnant s’est même institué entre utilisateurs pour savoir combien de bonds avaient été gagnés d’une version à l’autre et d’un ordinateur à l’autre ! Comparées aux améliorations de Puma, les avancées réalisées entre la version 10 et la 10.0.4 s’avèrent minimes.

Un système bien plus fonctionnel

Puma, c’est, semble-t-il, autre chose ! Les développeurs travailleraient sur la version 5F26, selon Thinksecret, même si des versions plus récentes seraient déjà en construction dans les laboratoires de Cupertino (une 5G2 aurait été aperçue). Tous les commentateurs qui ont pu l’approcher vous diront que l’esquisse ronronne déjà bien, même si des travaux demeurent nécessaires, notamment pour éviter que la lecture de DVD ne plante comme durant la keynote de Jobs. La gravure de CD fonctionnera, l’utilisation des protocoles de réseau répandus – et notamment d’AppleTalk – ou bien encore des ressources de Windows (NT, 2000…) fait son apparition. Histoire que l’on puisse, c’est un minimum, connecter aussi facilement au réseau un Mac sous X que sous OS 9. Ajoutez Airport, l’apparition des fonctions disponibles dans l’actuelle « barre des réglages » (comme le volume), l’implantation des iTools directement dans le Dock, la présentation des fenêtres qui se professionnalise, et vous voilà avec un système bien plus utile et fonctionnel que celui qu’Apple a pu fournir jusqu’ici. La dernière mise à jour du partage Web dans Mac OS X, disponible depuis quelques heures sur le site de la firme, met Apache, OpenSSH, WebDAV et PHP presque au niveau de leurs dernières versions publiques (PHP pour Mac OS X est en version 4.0.4pl1 – la version publique actuelle est la 4.0.6). Mac OS X avance vraiment à petits pas…

Où sont les logiciels ?

Il reste pas mal de questions : la courbe d’arrivée des logiciels prévue par Steve Jobs a l’air de se décaler dans le temps. Normal, puisque le système d’exploitation lui-même a pris du retard. Les éditeurs ont intérêt à disposer des dernières versions. Mais si Mac OS X 10.1 prévoit des améliorations de performances et une mise à jour gratuite, il apparaît que ces deux promesses seront difficilement tenues : la mise à jour pourrait être beaucoup trop importante pour être téléchargeable, comme le souligne MacPlus. Du coup, il faudrait se procurer auprès de la Pomme un CD à prix coûtant. Ajoutez-y les frais de port, et vous voilà embarqué dans une revalorisation de votre système qui pourrait coûter pas loin de 130 francs. Une pilule qui sera dure à faire avaler aux quelques centaines de milliers de premiers utilisateurs et qui rajoute au coût déjà lourd de l’actuelle « post-pré-version de démonstration technologique » ! Apple qui emprunte de mauvaises manières à Microsoft en livrant des produits semi-finis ? C’est mauvais signe !