Mandriva à Microsoft: ‘Qu’avez-vous fait à ces personnes pour qu’elles changent d’avis?’

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Le 30 octobre, Mandriva annonce un contrat avec le Nigéria pour des PC utilisant sa distribution Linux. Le lendemain, son PDG accuse Microsoft de manipulation.

Le 30 octobre, Mandriva se félicitait dans un communiqué de l’obtention d’un nouveau contrat au Nigéria portant sur 17 000 ordinateurs à bas coûts Intel-Powered Classmate, tournant sous sa distribution Linux. Les célébrations de l’éditeur français ont été de courte durée. Dès le lendemain, François Bancilhon, son PDG, publiait sur son weblog une « Lettre ouverte à Steve Ballmer », PDG de Microsoft, l’accusant d’avoir agi dans la plus grande opacité pour imposer aux Nigérians son système d’exploitation XP.

Sa lettre au « Cher Steve », commence par un rappel des faits : « Nous avons récemment conclu un marché avec le gouvernement nigérian. [… ] Ils recherchaient une solution logicielle et matérielle abordable pour leurs écoles. [… ] Nous avions une bonne offre qui nous permettait de répondre à leur besoin : le Classmate PC d’Intel fourni avec une version adaptée de la solution Mandriva Linux. Nous avions présenté la solution au gouvernement local, ils ont aimé la machine, ils ont aimé notre système, ils ont aimé ce que nous leurs offrions, spécialement l’aspect ouvert et le fait que nous pouvions l’adapter aux besoins de leur pays et même plus ».

« Comment appelez-vous ce que vous venez de faire ? »

Vient ensuite une « sévère » mise en cause du groupe de Redmond. « Maintenant, nous entendons différentes histoires de notre client : ‘nous allons payer pour les logiciels Mandriva comme prévu dans nos accords, mais ce dernier sera remplacé par Windows' », rapporte-t-il.

Avant de s’étonner avec ironie : « Je suis impressionné, Steve ! Qu’avez-vous fait à ces personnes pour les faire changer d’avis ? C’est clair pour moi, et ça le sera pour tous. Comment appelez-vous ce que vous venez de faire ? Il y a plusieurs noms pour cela, je suis sûr que vous les connaissez bien ».

Contacté aujourd’hui, François Bancilhon nous indique que sa société est « en train de progresser dans son analyse de ce qui s’est passé là-bas » et que « ce qu’[elle] a vu semble confirmer ce qui a été dit ».

Coté Microsoft France, aucun porte-parole n’était disponible ce jour pour nous apporter plus d’informations. Aux Etats-Unis, InternetNews.com rapporte dans un article du 2 novembre les propos d’un « communiquant » américain du groupe. Lequel estime que « Microsoft a une relation forte avec le gouvernement nigérian [et] conduit ses affaires en accord avec les lois des pays dans lesquels il opère et avec la loi internationale ».