Mandriva s’invite dans la musique en ligne sous Linux

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En intégrant le player Mindawn, Mandriva propose une solution pour accéder à la musique commercialisée en ligne.

Après Skype (voir édition du 22 décembre 2005), Mandriva vient d’annoncer un nouveau partenariat. Dans la musique en ligne, cette fois. L’éditeur de la distribution Linux éponyme informe qu’il intègre le lecteur de Mindawn proposé par The Kompany, un éditeur d’applications multiplates-formes. Sachant que l’application figure dans la version 2006 de Mandriva …présentée à l’automne dernier (voir édition du 18 octobre 2006).

Mindawn est un peu plus qu’un simple player. A la manière d’un iTunes Music Store d’Apple, Mindawn permet de gérer les fichiers de musique (et, prochainement, les vidéos) tout en servant d’interface d’accès à la boutique en ligne. D’autre part, Mindawn s’illustre par le choix des formats en proposant les fichiers en Ogg Vorbis ou en Flac.

Trois écoutes intégrales

Le premier est un format libre de fichier audio compressé avec la perte de qualité que cela induit à la manière d’un MP3 ou WMA. Flac, en revanche, est un format de compression du fichier brut WAV ou AIFF, à la manière d’un Zip. Le résultat aboutit à une division par deux « seulement » du poids du fichier original contre une compression de l’ordre de 90 % environ pour les MP3, WMA et autre AAC. Mais la qualité sonore du Flac est censée être meilleure (bien que, au-delà d’une compression à 128 Kbits/s, il faut vraiment avoir l’oreille fine pour entendre les dégradations). De plus, le fichier brut permet d’être converti directement en un format compressé (MP3, Ogg, AAC, etc.).

Surtout, Mindawn est l’une des rares solutions commerciales de musique en ligne ouverte aux utilisateurs de Linux refoulés des iTunes Music Store, FnacMusic et autre VirginMega, pour cause de DRM essentiellement. La plupart des sites de ventes en ligne s’appuient sur les technologies de protection numérique de Microsoft et d’Apple pour l’iTunes. Formats qui lient les lecteurs audiovisuels aux plates-formes Windows et Mac OS X exclusivement.

Mindawn, lui, se veut ouvert. Et adresse son player tant à Linux depuis un an qu’à Windows et Mac OS X. Et son modèle commercial s’éloigne quelque peu de ceux des principaux marchands de musique en ligne. Mindawn permet en effet d’écouter entièrement et jusqu’à trois fois le titre sélectionné avant de l’acheter éventuellement. Une formule beaucoup plus confortable que les 30 secondes d’extraits généralement proposés sur les MSN Music et compagnie. Enfin, une fois le morceau acquis, l’utilisateur est libre de le copier autant de fois qu’il le souhaite sur autant de supports.

Première distribution Linux à intégrer la musique en ligne

De plus, les tarifs sont établis en fonction de la durée d’écoute et du format : Les 10 minutes sont facturées 0,99 dollar pour le Ogg et 1,24 dollar pour le Flac. L’album complet est environ à 7 dollars en Ogg et 9 dollars en Flac. Rien à envier aux tarifs des mastodontes de la distribution de musique en ligne, donc. Mais Mindawn est avant tout un service américain (on paye en dollars exclusivement) et, surtout, avec une offre confidentielle. Pour l’heure, seuls les artistes indépendants et des petits labels y sont exposés. Ce qui peut paraître rédhibitoire pour les mélomanes francophones.

Mais là n’est peut-être pas l’enjeu pour Mandriva qui se présente comme la première distribution Linux à proposer des fonctionnalités de musique en ligne. « On espère que les plates-formes commerciales établies vont prendre conscience de l’importance de Linux et proposer à leur tour des player pour Linux », soutient Kadjo N’Doua, responsable de la communication chez Mandriva. Autrement dit, donner aux distributions Linux l’accès aux offres légales de musique en ligne. Ce qui impliquerait de proposer des players qui gèrent les DRM de Windows ou iTunes à la communauté du libre.

Pour l’heure, on a du mal à y croire. Surtout dans le contexte du projet de loi DADVSI qui approuve, voire encourage, les systèmes de protection des droits numériques (voir édition du 23 février 2006). Paradoxalement, le ministre de la Culture a confirmé son attachement à l’interopérabilité. Autrement dit, la possibilité d’écouter de la musique indépendamment du support (et donc de la plate-forme) utilisé. Espérons que les mesures qui seront prises en ce sens favoriseront l’ouverture de la musique commerciale légale vers les solutions Linux.