Marc Schillaci (Oxatis) : « Taxe Google le retour : on va casser la dynamique e-commerce »

Marketing

Marc Schillaci tient à marquer son opposition à la nouvelle « Taxe Google » du sénateur Marini. Quels impacts sur le commerce électronique si le dispositif est adopté ?

Après la publication de la tribune « coup de gueule » de Marc Schillaci contre les nouvelles propositions « Taxe Google » du sénateur Marini qui devraient revenir au Parlement dans le courant du mois de juillet, ITespresso.fr a demandé des précisions au P-DG d’Oxatis (plateforme de conception de sites e-commerce).

(Interview réalisée par mail)

ITespresso.fr : Pensez-vous que les nouvelles propositions de Philippe Marini sur la fiscalité numérique ont des chances d’être acceptées ?
Marc Schillaci : Malheureusement, il est toujours difficile de prévoir les réactions et motivations des politiques. La preuve, Philippe Marini semble aller une fois de plus à contre-courant.

Alors qu’il était dans la majorité et que sa proposition avait été retoquée et vivement contestée par Laure de la Raudière (UMP) notamment ou déjà par Fleur Pellerin (PS), il revient à la charge.

J’ose espérer que la raison l’entendra à nouveau. Malgré la levée de boucliers et des arguments forts pour montrer l’incohérence et l’injustice d’une telle mesure, le plus dérangeant est la persistance à vouloir encore et toujours diaboliser le Net.

Si les politiques – ou autres détracteurs du net – prenaient le temps de regarder l’impact du net sur l’activité globale de certains secteurs économiques, les propositions seraient probablement différentes.

Comme le Minitel définitivement enterré, le but est-il de sacrifier les technologies (qui sont pourtant un apport de business considérable), sous prétexte qu’elles sont méconnues et qu’elles font peur ?

ITespresso.fr : Si le dispositif est voté comme tel, quel serait l’impact sur l’activité d’Oxatis ?
Marc Schillaci : Je ne pense pas uniquement à Oxatis. Même si évidemment une telle loi affecterait notre activité et celle de nos e-commerçants. Je pense surtout à ces milliers commerçants sur le Net qui portent la croissance du e-commerce, qui se battent au quotidien pour survivre et garantir leur activité et par conséquent de l’emploi.

Sur les 104 000 sites en France, l’écrasante majorité est constituée de « petits » e-commerçants qui d’ailleurs ne sont pas obligatoirement des « pure players », ils sont pour beaucoup déjà gérants d’une PME ou commerçant avec pignon sur rue.

Le Net est un gage de survie ou d’augmentation d’activité. Taxer le Net, c’est également taxer leur activité physique, toucher des emplois et contribuer à une désertification territoriale in fine.

Si cette loi vise à taxer les « méchants géants du Web » comme Google, Amazon, Apple, elle est pernicieuse à deux niveaux.

D’une part, ce sont les PME françaises avant tout qui en porteront le poids et dont la survie, pour certaines, sera menacée.

D’autre part, ces géants du Web en arriveront à investir ailleurs alors qu’Arnaud Montebourg était le premier à se réjouir du choix d’Amazon.com d’ouvrir sa nouvelle plateforme logistique en Bourgogne, avec une perspective d’embauches de 500 personnes d’ici à fin 2012.

Création de richesse et d’emplois, survie de commerçants de proximité, tels sont les enjeux auxquels le commerce électronique d’aujourd’hui est confronté et auxquels il faut apporter des réponses.

Voulons-nous casser cette dynamique ?

(Lire la fin de l’interview page 2)

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