Médias sociaux : des pratiques « addictives » dénoncées au Sénat américain

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Autoplay, gamification, infinite scroll… Un sénateur américain appelle à réguler, sur les médias sociaux, ces pratiques qu’il qualifie d’« addictives ».

Doit-on réguler Facebook comme la drogue ?

Le sénateur américain Josh Hawley (Parti républicain, Montana) l’envisage.
Il est à l’origine d’une proposition de loi qui vise à encadrer les pratiques « addictives » en vigueur sur les médias sociaux.

Le texte interdirait le recours à plusieurs de ces techniques uniquement destinées, estime l’intéressé, à « capter l’attention des utilisateurs ».

La première listée est celle qu’on connaît sous le nom d’infinite scroll. Elle consiste à charger et à afficher davantage de contenu à mesure que l’utilisateur défile sur une page.

Josh Hawley entend rendre ce processus illégal à moins que l’utilisateur l’autorise clairement ; typiquement, en cliquant sur une icône. Une exception serait également mise en place pour le contenu audio ou vidéo dont l’internaute aurait explicitement demandé la lecture.

Gamification : où est la frontière ?

L’autoplay est également dans le collimateur.
Le texte n’autoriserait la lecture automatique d’une musique ou d’une vidéo qu’en cas de demande explicite de l’utilisateur, sauf :

  • Si le contenu fait partie d’une playlist dont l’utilisateur a sélectionné un élément
  • Si le média social a pour fonction principale de diffuser de la musique et à condition que les contenus lus automatiquement soient de l’audio ou de la publicité

La proposition de loi cible aussi les récompenses accordées aux internautes en fonction de leur engagement. Elles deviendraient illégales à moins d’apporter un bénéfice « substantiel » en matière d’accès à des services, des contenus ou des fonctionnalités.

Josh Hawley s’attaque aussi à la question du temps passé sur ces plates-formes.

Il souhaite notamment que les utilisateurs puissent définir une durée quotidienne au-delà de laquelle l’accès serait automatiquement bloqué. Cette limite serait fixée par défaut à 30 minutes, sauf si l’internaute en décide autrement.
Les plates-formes qui proposent essentiellement des services de messagerie électroniques ne seraient pas concernées.

L’initiative soulève des questions, tout particulièrement au regard de la liberté d’expression. Et interroge plus globalement s’il est de la responsabilité d’un gouvernement de prendre en main ces enjeux.

Photo d’illustration © BitsFromBytes via Foter.com / CC BY

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