Megaupload : le FBI veut accélérer l’extradition de Kim Dotcom

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Les autorités américaines tentent d’accélérer le processus d’extradition de Kim Dotcom en publiant plusieurs centaines de pièces à conviction concernant ses ‘activités illégales’ avec la plate-forme Megaupload.

Toujours sous la menace d’une extradition vers les États-Unis, où les ayants droit lui demandent des comptes pour infraction au copyright, racket et blanchiment d’argent dans le dossier Megaupload, Kim Dotcom prend acte des charges retenues à son encontre par le FBI.

Le service fédéral de police judiciaire a synthétisé, dans un document de 191 pages (.pdf), plusieurs dizaines de révélations concernant les ‘activités illégales’ du sulfureux homme d’affaires d’origine allemande. L’intéressé aurait, avec son site de streaming et de téléchargement direct fermé le 19 janvier 2012 sur ordonnance de la justice américaine, généré plus de 175 millions de dollars.

Discussions sur Skype, données financières, e-mails par dizaines : autant de pièces à conviction qui prouvent, selon le FBI, que la plate-forme était déjà, à ses origines, conçue pour devenir une Mecque de la piraterie numérique. Quand bien même la page d’accueil faisait part aux contenus légaux avec une sélection bandes-annonces, de musique libre ou encore de démos de jeux vidéos, les pratiques étaient plus sombres en coulisse.

C’est tout du moins ce que laissent suggérer plusieurs allusions aux sommes versées à des ‘seeders’ (ceux qui envoient des fichiers) et ‘trackers’ (ceux qui les indexent) pour les encourager à rediriger le trafic vers les contenus mis en ligne sur Megaupload. Un relais indispensable pour le site, qui, dans un souci de légalité aux yeux des autorités, ne disposait d’aucun moteur de recherche.

De Megaupload à Megavideo

Autre piste creusée par le FBI, les e-mails adressés aux utilisateurs. Ces derniers contenaient parfois des liens pointant directement vers des films hébergés sur Megaupload et visibles en streaming sur « l’autre site de Kim Dotcom » : Megavideo. La lecture de la vidéo était alors systématiquement interrompue après 72 minutes de vidéo (à moins de contourner le système via des extensions dans le navigateur), encourageant les internautes à souscrire une formule premium.

Ces abonnements auraient rapporté plus de 150 millions de dollars, additionnés aux quelque 25 millions générés par l’affichage de publicité. Kim Dotcom, actionnaire à 68% de Megaupload et détenteur de la totalité de Megavideo, aurait engrangé plus de 42 millions de dollars sur la seule année 2010. Dans le même temps, son bras droit – le CTO Mathias Ortmann – empochait 9 millions de dollars.

Certaines communications démontrent que les deux associés se sont rapidement préoccupés de la question du copyright : ouverture d’un département juridique, analyse du modèle YouTube… et négociations avec les ayants droit. Sur ce dernier point, les demandes n’étaient pas toujours satisfaites. Et lorsque les équipes de Megaupload s’exécutaient, elles ne supprimaient généralement que l’URL des fichiers (pas le fichier en lui-même).

Comme le note Ars Technica, la plupart de ces documents confidentiels proviennent certainement des serveurs perquisitionnés en janvier 2012. Leur publication pourrait accélérer le processus d’extradition de Kim Dotcom. Une décision devait initialement être prise en août 2012. Mais la bataille judiciaire s’est enlisée, les avocats de Kim Dotcom exigeant un accès total au dossier de l’accusation. La Cour suprême de Nouvelle-Zélande a relancé la procédure, mais il semble désormais falloir viser l’échéance de juillet 2014 pour entrevoir un déblocage de la situation.

En l’attente de cette audience, le principal accusé, âgé de 39 ans, explore des pistes en politique. Citoyen allemand, mais résident néo-zélandais, il cherche à monter son propre parti pour aborder des thématiques telles que le numérique dans son pays d’adoption. Il milite notamment pour un Internet ‘illimité’ et ‘au juste prix’. Ses objetcifs devraient être compilés, d’ici le 20 janvier 2014 (pour les deux ans de la fermeture de Megaupload), sur un site Internet dédié.

Mega.co.nz 2013

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