Météo Alcatel-Lucent : entre éclaircie financière et ciel social menaçant

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L’équipementier télécoms a trouvé des leviers pour se désendetter et restaurer la compétitivité. Mais le plan social reste lourd à porter en France : 900 postes supprimés.

Pour respecter ses engagements financiers d’ici 2015, Alcatel-Lucent compte réduire sa dette en levant des fonds.

L’équipementier télécoms cherche à réunir un montant d’1,5 milliard d’euros en exploitant plusieurs leviers : une augmentation de capital (955 millions d’euros escomptés), une émission obligataire (555 millions d’euros) et une lettre d’engagement pour une ligne de crédit renouvelable (500 millions d’euros).

Michel Combes, Directeur général d’Alcatel-Lucent, a choisi trois modes de financement pour sortir du bourbier de l’endettement qui pèse sur le groupe.

C’est l’un des volets du plan Shift visant à « restaurer la compétitivité ». A fin septembre, la dette nette d’Alcatel-Lucent s’élève à un milliard d’euros.

Sur fond de publication des résultats financiers du troisième trimestre jugés encourageants, le patron d’Alcatel-Lucent affirmait vendredi qu’il voyait poindre  » les premiers signes positifs de notre nouveau modèle opérationnel dans l’activité quotidienne ».

Tout en poursuivant : « Nous sommes encouragés par les progrès substantiels des indicateurs clés du Plan Shift. »

Alcatel-Lucent affiche un chiffre d’affaires de 3,66 milliards d’euros (+7% à taux de change constants par rapport à la même période l’an passé).

Le résultat d’exploitation se redresse : + 116 millions d’euros sur le T3 2013. Et les plans d’économie se poursuivent : baisse de 84 millions d’euros sur les coûts fixes.

Mais le groupe enregistre une nouvelle perte nette part du groupe de 200 millions d’euros sur les trois dernier mois et la trésorerie demeure sollicitée (218 millions d’euros).

Néanmoins, la direction d’Alcatel-Lucent trouve des points positifs dans le ciel entre gris clair et gris foncé.

« La marge brute s’est améliorée de presque 5 points, principalement grâce à une meilleure contribution des réseaux IP, de l’optique terrestre et des solutions d’accès très haut-débit. La performance commerciale a été solide, de nouveaux contrats ayant été annoncés dans chacune des principales régions, l’Europe, les États-Unis et l’Asie, en particulier en accès fixe et mobile », peut-on lire dans le communiqué.

Fin octobre, l’équipementier réseaux affichait sa fierté d’avoir été sélectionné par Sprint. Le troisième opérateur mobile américain va utilisera la bande de fréquence 2,5 GHz pour déployer son nouveau réseau d’accès très haut débit mobile (TDD-LTE). Une première en Amérique du Nord.

Et, en Chine, China Mobile a fait le même choix en septembre.

Reste qu’en France, le personnel d’Alcatel-Lucent fait grise mine. Le plan de redressement prévoit la suppression de 900 postes en France (et le redéploiement de 900 autres). Au niveau monde, on évoque la perte de 10 000 postes.

Selon le syndicat CFDT, la direction de l’équipementier télécoms compte supprimer 881 postes en France en 2014, dont 509 sur le site de Nozay (Essonne).

A terme, les activités dans l’Hexagone seront recentrées sur deux sites principaux : Villarceaux (Essonne) et Lannion (Côtes-d’Armor). Rappelons qu’ Alcatel-Lucent emploie 72 000 salariés dans le monde (environ 8000 en France).

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(Credit photo : Alcatel-Lucent)

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