Des mondes virtuels pour l’aide à la décision : Improbable lève 502 millions de dollars

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Maxi-investissement de SoftBank dans la start-up britannique Improbable, qui applique l’informatique distribuée à la création d’univers virtuels.

Une nouvelle phase de développement s’annonce pour Improbable.

L’entreprise britannique*, qui exploite des technologies d’informatique distribuée pour la création d’univers virtuels, vient d’officialiser un tour de table remarquable autant par son montant (502 millions de dollars) que par l’identité de l’investisseur principal : SoftBank.

Le groupe Internet-télécoms japonais prend une participation minoritaire dans le cadre de cette opération de financement que souscrivent également Horizons Ventures (intervenu dès la levée d’amorçage) et Andreessen Horowitz (arrivé au capital il y a deux ans avec un ticket de 20 millions de dollars).

Au-delà du jeu vidéo, qui constitue pour l’heure son principal domaine d’application, la technologie d’Improbable ouvre des perspectives dans la simulation de systèmes dont le fonctionnement ne peut être pleinement appréhendé avec les capacités actuelles d’analyse de données et d’intelligence artificielle.

spatialosPour donner accès à ses avancées en matière de calcul parallèle, la société a développé la plate-forme SpatialOS, en bêta depuis le mois de mars et qui utilise les ressources cloud de Google.

Dans le domaine du jeu vidéo, l’intérêt est de pouvoir solliciter plusieurs serveurs et de croiser plusieurs moteurs, permettant la mise en place d’univers plus complexes capables d’accueillir davantage de joueurs.

Mais comme il est précisé dans la documentation, « aussi longtemps que votre idée peut s’exprimer en termes d’entités indépendantes localisables dans l’espace, vous pouvez vous servir de SpatialOS pour la simuler ».

On tombe là dans la problématique de l’aide à la décision, qu’Improbable a abordée, entre autres, dans le cadre d’un projet visant à modéliser l’ensemble du réseau Internet.

De Pokémon Go à la smart city

La simulation a permis de mieux cerner les conséquences possibles d’une panne sur un des nœuds du réseau, mais aussi de comprendre comment se manifestent certains comportements malveillants et de quelle manière se propagent des attaques informatiques.

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Les réseaux de téléphonie mobile ont également fait l’objet d’un pilote, dans la lignée du phénomène Pokémon Go, sur lequel les opérateurs ont tenté de surfer, entre offres de fidélisation et optimisation des infrastructures.

Gérant chaque élément d’un « monde virtuel » sous la forme d’une entité (« entity ») dotée de propriétés (« components ») gérées par des microservices distribués (« workers »), SpatialOS a aussi permis la modélisation, à l’échelle d’une ville britannique, des réseaux de gaz, d’eau et d’électricité.

Avec des ambitions dans la santé (modélisation du cerveau) ou encore le véhicule autonome (anticipation du comportement de chaque véhicule composant une flotte), Improbable compte accélérer le recrutement à son siège social de Londres et dans son bureau récemment ouvert à San Francisco. Plus de 70 postes sont actuellement ouverts, entre ingénieurs, marketing et management.

* Fondée par Herman Narula (CEO), Rob Whitehead (CTO) et Peter Lipka (COO). Les deux premiers sont diplômés en informatique à l’université de Cambridge. Le troisième est un ancien de Goldman Sachs, où il a travaillé sur les projets big data.


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