MP3.com entame une seconde carrière avec CNET

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Racheté à Vivendi par CNET, le site MP3.com va devenir une plate-forme de téléchargement dédiée à la musique « indépendante ». MP3.com trouvera-t-il enfin son modèle économique ?

Le 2 décembre 2003, Vivendi Universal (VU) fermera le site MP3.com. Le célèbre service créé par Michael Robertson, désormais patron de Lindows.com, rejoindra-t-il définitivement le cimetière des start-up ? Pas encore, puisque le groupe américain de médias CNET avait annoncé son rachat mi-novembre 2003, pour un montant non dévoilé, et prévoit de lancer le nouveau MP3.com pour le début 2004. CNET poursuivra l’exploitation du nom de domaine « MP3.com » mais dans le cadre d’un site dédié à l’information musicale numérique. Les fichiers musicaux, eux, seront proposés sur le site music.download.com.

CNET souhaite en effet faire de MP3.com l’équivalent pour la musique de son site de téléchargement Download.com créé il y a dix ans : un lieu de promotion (ou plutôt un espace de visibilité) où les artistes déposeraient leurs compositions librement accessibles aux internautes. Dans cette opération, CNET est avant tout intéressé par le million de titres musicaux, essentiellement issus d’artistes indépendants. Pourtant, le nouvel acquéreur a clairement déclaré qu’il n’avait pas les moyens de rapatrier intégralement la base de données sur ses serveurs et conseille aux artistes, sur la page d’accueil de music.dowload.com, d’effectuer des copies de leur fichiers MP3, probablement afin de pouvoir les remettre eux-mêmes en ligne sur le futur service. Difficile de savoir si l’absence de transfert de la base résulte d’une impossibilité technique ou bien de l’accord commercial passé avec VU. Une chose est sûre, ce dernier détruira intégralement sa base le 2 décembre 2003.

A la recherche d’un modèle économique

Racheté par VU en août 2001 à son fondateur pour 372 millions de dollars (voir édition du 31 août 2001), MP3.com avait été l’un des précurseurs de la musique en ligne. Il s’était d’ailleurs attiré nombre de procès de la part éditeurs musicaux pour non-respect des copyrights (voir édition du 7 septembre 2000). MyMP3.com, une version payante du site, avait vu le jour pour répondre à cette problématique (voir édition du 20 octobre 2000). Mais la naissance des réseaux peer-to-peer, en particulier le célèbre Napster, avait coupé l’herbe sous le pied de la société de Michael Robertson. Sous la pression judiciaire des majors du disque, le service d’échange a fini par fermer lui aussi (voir édition du 5 septembre 2002)… avant d’être racheté par le constructeur Roxio qui l’a transformé en service commercial légal (voir édition du 10 octobre 2003). Tant dans sa première version que sous l’ère Vivendi, MP3.com n’avait pas réussi à trouver son modèle économique. A l’heure des Napster, iTunes Music Store et autres MusicMatch, CNET réussira-t-il là où Michael Robertson et VU ont échoué ?