Mystar.tv, le radio-crochet génération Web

Mobilité

Ce site, destiné aux 15-25 ans, veut aider les jeunes artistes à se lancer. Et gagner de l’argent avec les droits de leurs enregistrements vidéo.

Dans les années 30, 50 et 60, il y a eu les radios-crochets, ces émissions de radio où des chanteurs tentaient de se faire remarquer du public pour commencer une carrière artistique. Dans les années 2000, la formule a évolué pour s’adapter à la télévision : cela a donné les Nouvelle Star et autre Star Academy que nous connaissons encore. Deux jeunes entrepreneurs du Web veulent renouveler le genre.

Il y a 18 mois, Salah Berais et Olivier Ravard, tous deux passés par Reservoir Prod, la maison de production de Jean-Luc Delarue, ont eu l’intuition qu’il fallait désormais utiliser internet pour repérer de nouveaux talents. Depuis, ils ont maintes fois fait évoluer leur première idée. En particulier, sur les conseils de leurs interlocuteurs chez Leonardo Ventures, le fonds d’investissement qui les soutient dans cette aventure (pour un montant non divulgué), puis chez Brainsonic, la société qui a développé et qui héberge leur site.

Mystar.tv, le résultat de ce travail, a été inauguré la semaine dernière : « C’est un endroit où tous les nouveau talents, dispersés sur le Net, peuvent se retrouver, se faire voir, se faire repérer et, peut-être, à partir de là, être lancés », résume Olivier Ravard. Sachant que le coeur de cible sont les internautes de la tranche d’âge 15-25 ans.

Le principe est très simple : n’importe quel artiste peut s’enregistrer sur le site et déposer une vidéo. Celle-ci doit appartenir un des trois genres retenus par les fondateurs (musique, danse et humour), être de très bonne qualité technique, faire moins de quatre minutes (tout format plus long est coupé) et ne pas enfreindre les droits d’autres artistes ou auteurs.

Cet enregistrement est ensuite soumis au vote du public, qui a la possibilité d’appuyer sur un bouton vert (« J’aime »), un bouton rouge (« J’aime pas ») ou un bouton « Culte ». Une autre procédure permet également de voter dans le cadre de « duels », où s’affrontent deux vidéos, choisies, parmi des productions de niveau équivalent, par un logiciel maison.

« Les bannières, c’est super moche »

Côté financement, Mystar.TV va tenter de s’appuyer sur deux sources d’argent. D’un côté, les ressources publicitaires. En la matière, l’entreprise a choisi une approche originale. « Les bannières publicitaires, c’est super moche et, de toute façon, il faut bien reconnaître que les 15-25 ans ne sont pas les plus gros cliqueurs de bannières, estime Olivier Ravard. Nous avons donc préféré l’advertisment, c’est-à-dire une expérience partagée entre l’annonceur et le consommateur. »

Concrètement, des « défis Mystar.tv  » vont être lancés aux jeunes internautes : il s’agira de créer une musique ou une chorégraphie ou encore un sketch dédié à une marque. « Cela devra être distrayant et facilement imitable, précise OlivierRavard. L’auteur du meilleur enregistrement recevra un cadeau. »

Seconde source de revenus : la revente des droits. « Nos conditions générales d’utilisation prévoient que dès qu’une vidéo est postée sur notre site, l’auteur nous en cède les droits non-exclusifs pour une certaine durée : nous pouvons donc tout à fait la revendre à un opérateur », prévient Olivier Ravard. En contrepartie, Mystar.tv réfléchit à la façon de rétribuer les meilleures vidéos diffusées sur le site.