Nerim, le petit dernier de l’ADSL

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Exclusivement consacré à l’ADSL, Nerim est le plus jeune, et le plus indépendant, des fournisseurs d’accès Internet de France. Dès décembre, une fois les accès vers le réseau ADSL de France Télécom établis, Nerim proposera ses deux offres au grand public et aux professionnels.

Nerim n’a pas peur de se lancer dans la cour des grands. Cette SARL, installée dans le IIème arrondissement de Paris, est la plus jeune des sociétés fournissant un accès à l’ADSL, la technologie d’accès à Internet à haut débit sur les lignes téléphoniques. Aussi jeune que ses deux fondateurs et cogérants, Christophe Carel, 24 ans, et Raphaël Bouaziz, 23 ans ! Le premier, gestionnaire, sort de l’IMAC (Paris II), et le second, l’administrateur système et réseaux, sort tout juste de l’Institut d’informatique d’entreprise. Tous deux ont fondé Nerim le 11 octobre dernier. Un troisième larron, technicien pour le site et l’assistance aux abonnés, devrait les rejoindre dès qu’ils auront trouvé la perle rare.

Pour rassembler leur capital de départ, soit 10 000 euros, ils ont obtenu la confiance de l’Union des Banques de Paris. Mais Raphaël Bouaziz garde la tête froide : « On n’est pas une start-up, contrairement à ce qu’on a pu lire… Les start-up ont toujours des moyens énormes et des grands groupes pour les soutenir, pas nous ! Même si, bien sûr, les investisseurs sont les bienvenus. »

L’offre de Nerim sera, dans un premier temps, disponible dans les Vème et VIème arrondissement, avant d’être étendue à toute la capitale d’ici la fin de l’année. France Télécom prévoit d’installer des points d’interconnexion dans une cinquantaine de villes courant 2000. Un accès ADSL est divisé en deux parties : la tranche, sur ADSL, entre l’utilisateur et le fournisseur, et la tranche, sur IP, entre le fournisseur et l’internet. Pour la tranche IP, Nerim loue les tuyaux de ISDNet, soit, explique Raphaël Bouaziz « 1,5 Mbits, sur un support extensible à 34 Mbits, ce qui nous permettra de monter en puissance s’il le faut. » Si les négociations avec ISDNet n’ont fait l’objet d’aucun problème, il n’en va malheureusement pas de même avec France Télécom, titulaire de la tranche ADSL : « On a vraiment du mal à obtenir les bons interlocuteurs ou même des personnes compétentes », reproche Raphaël Bouaziz. Il faut dire aussi que l’opérateur historique, arc-bouté sur son monopole vieillissant, est lui-même fournisseur d’accès internet… Toujours est-il que la connexion de Nerim vers les plaques ADSL sera, par points d’interconnexion, de 2 Mbits.

Pour se distinguer de ses grands concurrents, Nerim n’a guère d’autre solution que de jouer sur les prix. Son tarif ADSL grand public de 120 francs est inférieur de 10 francs à celui de Club-Internet, de Worldnet, et de 15 francs à celui de Wanadoo. S’y ajoutent bien évidemment la location de la ligne ADSL et la location du modem adapté, versés à France Télécom. Au total, l’internaute devra 775 francs d’installation, puis 430 TTC francs chaque mois, pour un accès grand public, et 990 francs hors taxes d’installation et 1090 francs HT d’abonnement mensuel pour un accès professionnel.

Les particuliers se verront pourvus de cinq adresses e-mail, de 15 Mo de pages perso, ainsi que d’un débit descendant de 512 Kbits/s (128 Kbits/s en montant). Les abonnés professionnels disposeront d’un débit double, avec 20 comptes e-mail, 30 Mo d’hébergement pour leur site, et une adresse IP fixe. Les pages perso pourront héberger des scripts PHP, et un serveur de jeux sera même mis en place, pour les fans de Quake ou Half-Life !

Côté équipement, c’est du solide : Pentium II et III pour les serveurs, routeurs Cisco 3400 vers les plaques ADSL, et Cisco 3640 vers l’internet, pouvant supporter jusqu’à 8 Mbits de bande passante. « On prévoit d’acheter un Cisco 7000 dès que possible » annonce Raphaël Bouaziz. Le tout sous la bannière du logiciel libre : FreeBSD pour les pages perso, Apache pour le serveur, MySQL pour les bases de données… Nerim attend entre 300 et 400 abonnés parisiens d’ici mars 2000, sachant qu’« il en faudrait entre 450 et 500 pour arriver à l’équilibre », précise Raphaël Bouaziz. Nerim, dans laquelle environ 700 000 francs (106 700 euros) ont déjà été investis, lancera une campagne de publicité autour de mars 2000, quand l’offre ADSL sera bien déployée en France.

Pour en savoir plus : le site de Nerim