Netineo libère la diffusion vidéo live

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Un ancien dirigeant de Netsize lance une plate-forme de diffusion en direct,
qui offre un service enrichi d’outils collaboratifs.

Malgré l’occultation du marché par les poids lourds YouTube et Dailymotion, l’émergence de nouvelles plates-formes de diffusion vidéo continue. A commencer par le récent lancement de MySpaceTV ou le tout frais Fais-toi-ton-film.fr mis en oeuvre par Sanyo dans le cadre d’une nouvelle campagne promotionnelle de ses produits. Créé en janvier 2007, Netineo ouvre à son tour sa solution au plus grand nombre.

Mais alors que la plupart des plates-formes se contentent de proposer un espace de mise en ligne de contenus vidéo diffusés en différé, Netineo met en oeuvre un service de diffusion en direct. Un mode « live » qui s’enrichit d’outil d’interaction et de collaboration (à travers un espace de discussion tchat attendu pour la mi-juillet) entre le diffuseur et son audience qui ouvre ainsi la voie à de nouveaux services.

Netineo se distingue également des plates-formes de vidéo à la demande (VOD) par la qualité du service. La vidéo est diffusée à 360 Kbit/s avec 40 Kbit/s réservés au son. Ce qui permet un affichage fluide plein écran et l’écoute en hifi. Appréciable pour un contenu de type spectacle.

La solution se veut simple d’usage. Concrètement, il suffit de s’enregistrer auprès de Netineo et d’installer l’application proposée gratuitement. Celle-ci permettra de sélectionner, réaliser quelques travaux de montage, prévisualiser et diffuser du contenu multimédia (vidéo, son, animations…).

La diffusion s’effectue soit à travers les chaînes créées par le producteur de contenus sur Netineo, soit dans une page Web (il suffit d’intégrer le code généré par la plate-forme), soit directement dans un lecteur comme Windows Media Player ou VLC.

Diffuser vidéo ou faire de la radio

Cours en ligne, vidéoconférence, séminaires, spectacles, visites virtuelles de biens immobiliers et même assistance technico-médicale sont quelques-uns des domaines de services potentiels que permet de couvrir la solution de Netineo. Aux éditeurs de contenus d’informer leur audience (par mails, liste de diffusion, SMS…) de leur programmation.

« Nous voulons apporter au marché une réponse aux besoins de diffusion simultanée, à une large audience, au même instant », précise le cofondateur Philippe Bornstein (ancien vice-président de la société Netsize orientée solutions mobiles). « Nous offrons les outils pour enregistrer et diffuser du contenu vidéo mais aussi du son pour faire de la radio par exemple. »

Si Netineo permet de diffuser les contenus en direct (ce qui est filmé est diffusé au même instant) ou en différé (un contenu enregistré est diffusé à un moment précis en direct), elle ne va pas jusqu’à explorer la vidéo à la demande (VOD) à la manière d’un YouTube.

« Nous ne souhaitons pas nous positionner sur un marché où il existe déjà de nombreuses solutions avec des problèmes réglementaires et l’absence de réel modèle économique », justifie Philippe Bornstein. D’autant que rien n’interdit l’utilisateur à mettre son contenu diffusé sur Netineo en ligne sur YouTube. Mais la vidéo à la demande pourrait être proposée, à l’avenir, sous forme de contenus premium.

« Phase d’évangélisation »

A terme, le producteur pourra monétiser son contenu. Philippe Bornstein veut se laisser le temps de la réflexion pour offrir une palette d’outils de monétisation tout en proposant un service simple d’usage et souple dans les choix des modèles (à l’acte, à l’abonnement….). Les tarifs pourraient évoluer autour de 0,50 à 1 euro l’heure de diffusion par auditeur.

La monétisation des contenus sera l’un des modèles économiques de Netineo. Pour le moment, le service compte se financer sur la publicité diffusée en tête des vidéo ou à travers l’affichage de bandeaux dans l’environnement de diffusion. Enfin, la diffusion payante sans publicité est également proposée. Un modèle qui devrait essentiellement séduire les entreprises pour des besoins précis (visioconférence, séminaire, formation…) et à des coûts bien moindre que les solutions propriétaires à déployer en interne.

La nouvelle version du site, plus ergonomique, devrait émerger dans quelques jours avec un concert prévu en direct jeudi 12 juillet 2007. « Pour le moment, nous sommes en phase d’évangélisation », explique Philippe Bornstein, « nous souhaitons nous développer à l’international, aux Etats-Unis où il faut être présent pour passer les partenariats mais aussi en Asie et bien sûr dans les principaux pays européens. »

En attendant, la société basée à Paris se développe sur fonds propres jusqu’à la fin de l’année avec le soutien d’un business angel. Au-delà, Netineo poursuivra ses développements avec l’aide d’investisseurs. « Je démarre une démarche de recherche de fonds en France et à l’international », confirme le dirigeant.

« La TV Perso de Free va nous aider »

Netineo n’est pas sans faire penser à un Wengo qui se positionne comme une place de marché et de mise en relation virtuelle entre internautes avec possibilité de monétiser les services. Mais, alors que Wengo propose une mise en relation individuelle entre l’éditeur et l’auditeur, Netineo permettra le multicast.

On pense aussi à la TV Perso dévoilée par Free la semaine dernière. Sauf que le service de télévision libre de Free se limite aux abonnés du fournisseur d’accès qui, de plus, n’envisage pour le moment pas la monétisation des contenus. « Free va nous aider à évangéliser la diffusion en directe sur Internet », estime le co-fondateur de Netineo.

C’est bien là le défi que veut relever Netineo. « Notre mission est de trouver un modèle économique à la vidéo sur Internet car le succès est immense en terme d’usage mais catastrophique économiquement », justifie Philippe Bornstein.

Une chose est sûre, la diffusion de contenus vidéo en direct sur Internet émerge et devrait ouvrir la voie à de nouveaux service et, donc, une nouvelle économie. Et, qui sait, une nouvelle télévision.