Netscape intente un procès tardif à Microsoft

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Les relations entre AOL-Time Warner et Microsoft se détériorent. A travers sa filiale Netscape Communications, le géant de la communication poursuit l’éditeur de Redmond. AOL évoque les préjudices subis par son navigateur Netscape du fait de l’attitude monopolistique de Microsoft.

Et un nouveau procès pour Microsoft ! Il va devenir difficile de tenir le compte. Cette fois, c’est le géant AOL-Time Warner qui, à travers la société Netscape Communications rachetée en 1999, poursuit l’éditeur de Windows devant le tribunal fédéral du district de Columbia à Washington. AOL, qui a déposé sa requête mardi 22 janvier 2002, justifie son choix par le fait que l’attitude anticoncurrentielle de Microsoft a porté préjudice au développement du navigateur Netscape, concurrent d’Internet Explorer et ex-navigateur leader. Créé en 1995, Netscape fut le premier navigateur Web grand public et détint jusqu’à 70 % du marché.

Et AOL de rappeler que Microsoft a été condamné à deux reprises pour violation des lois antitrust aux Etats-Unis. La première fois en juin 2000 où le juge Jackson avait prononcé la scission de la société (voir édition du 8 juin 2000). Jugement confirmé un an plus tard en appel, même si la scission n’est plus à l’ordre du jour (voir édition du 29 juin 2001).

Un coup de pouce à la justice « Il est clair que Microsoft a violé la loi et nuit à la concurrence et aux consommateurs », déclare Randall J. Boe, avocat général d’AOL, dans un communiqué. « La plainte de Netscape ne vise pas seulement à obtenir des dommages et intérêts mais aussi à offrir au tribunal l’occasion de lancer une mise en demeure qui aidera à restaurer la concurrence sur le marché des ordinateurs de bureau. » Autrement dit, pour AOL, la justice américaine a besoin d’aide que le géant de la communication est bien entendu prêt à lui apporter. AOL n’a cependant pas indiqué le montant estimé du préjudice subi pour Netscape.

Certes, Microsoft a été jugé coupable. Certes, l’association de son navigateur avec le système d’exploitation a permis à IE de s’emparer de plus de 80 % du marché. Certes, l’administration américaine a été plutôt clémente ? ou raisonnable, selon certains ? en annulant la scission de la société de Redmond. Mais c’est à la veille du lancement de .Net, un environnement qui permettra de délivrer services et contenus en ligne, qu’AOL se réveille. Un peu trop tard, peut-être, pour être parfaitement honnête. D’autant que les deux entreprises ont collaboré pendant des années, notamment pour le développement d’IE version AOL et l’intégration du kit de connexion du FAI dans Windows. Les derniers pourparlers datant de juin 2001 (voir édition du 1er août 2001). AOL est certes dans son droit. Mais est-ce pour de bonnes raisons ?