Neuf Telecom : l’ADSL 512 Kbit/s au prix du bas débit

Mobilité

En proposant les accès 512 et 2 048 Kbit/s les moins chers du marché, Neuf Telecom risque de relancer la guerre des prix sur l’ADSL.

A l’occasion de son point presse annuel, Rafi Koujoumdjian, le P-DG de Tiscali, estimait que 20 euros pour de l’ADSL à 512 Kbit/s constituait un prix plancher (voir édition du 10 février 2004). Il va devoir revoir sa copie pour rester concurrentiel, tout comme le reste des fournisseurs d’accès. En effet, Neuf Télécom (ex-LDCom, qui réunit toutes les marques du groupe, sauf Jet Multimédia, dont l’opérateur/FAI 9Télécom) a décidé de relancer la guerre des prix du haut débit. Le groupe proposera dès le 17 février 2004 une offre d’accès ADSL à 512 Kbit/s pour 14,90 euros par mois, soit le tarif de nombreux forfaits bas débit (le 50 heures chez Free et Club-Internet, notamment).

Entrée et sortie libres

Ce prix, le plus attractif du marché à ce jour, n’est pas le seul point positif : la nouvelle offre n’impose aucun engagement minimum de durée et aucun frais d’accès et de résiliation. Une innovation puisque, jusqu’à maintenant, l’abonné devait s’engager sur 24 mois pour ne pas se voir facturer les 99 euros de frais de résiliation. En revanche, à ce tarif, pas question d’offrir le « pack modem ». L’internaute qui ne disposerait pas de modem ADSL pourra louer la NeufBox (l’ex-Tout9, le modem qui permet également de téléphoner gratuitement entre possesseurs du boîtier et permettra prochainement la réception de la télévision, voir édition du 30 septembre 2003) pour 2 euros par mois (5 euros pour la version Wi-Fi). Seule restriction : l’offre ADSL impose la souscription automatique à la présélection téléphonique. Vu les tarifs pratiqués par le groupe face à ceux de France Télécom, l’abonné a tout à y gagner.

Les tarifs proposés pour cette offre disponible sur l’ensemble du territoire (sous réserve d’éligibilité de la ligne) ne permettent pas à Neuf Telecom de gagner de l’argent sur les abonnés situés hors de la zone dégroupée de l’opérateur alternatif. Le fournisseur d’accès compte avant tout sur le dégroupage pour rentabiliser ses forfaits. Si une quarantaine d’agglomérations sont aujourd’hui dégroupées, Neuf Telecom vise la centaine pour la moitié de l’année. « Soit 75 % des internautes », précise-t-on du côté du service communication du fournisseur d’accès, « notre objectif est celui de France Télécom ». Ainsi, Neuf Telecom a ouvert 70 nouvelles salles de dégroupage rien qu’au mois de janvier 2004 et a séduit 20 000 nouveau abonnés. « Avec la nouvelle offre, nous espérons doubler le nombre d’abonnements mensuels », précise le porte-parole du groupe.

2 Mbit/s à moins de 25 euros

D’autant que Neuf Telecom simplifie son catalogue de fourniture d’accès Internet en ne proposant plus que deux forfaits : le 512 Kbit/s à moins de 15 euros et le 2 048 Kbit/s pour 24,90 euros. Ce dernier forfait, le moins cher du marché dans sa catégorie, est proposé aux mêmes conditions que l’offre à 512 Kbit/s mais est réservé aux internautes raccordables au réseau de l’opérateur. Si l’annonce de Neuf Telecom est de nature à relancer la guerre des prix sur l’accès haut débit, elle risque d’être difficile à suivre par les acteurs qui n’ont pas d’activités diversifiées dans les télécommunications. Entre ses activités d’opérateur téléphonique, de fournisseur d’accès Internet et de revendeur en gros de ces accès, Neuf Telecom a, lui, des arguments pour tenir sur ce marché ultra-compétitif.