Noms de domaine : ces coups d’éclat qui surviennent sur le second marché

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« Toys.com », « candy.com », « fly.com »… Dans le cycle de revente de noms de domaine à valeur ajoutée, les prix sont parfois vertigineux. En France, ce serait le cas de « be.com » acquis par le groupe Lagardère. Enquête.

Dans les activités IT qui prospèrent, l’industrie du nommage a traversé la crise sans trop de dégâts.

Si le premier marché lié à l’enregistrement de noms se porte bien, le second marché (activité d’achat et de revente de noms existants) est tout aussi dynamique.

D’ailleurs, les plus récentes transactions qui ont lieu en 2009 confirment cette tendance à la valeur ajoutée : « toys.com » s’est vendu aux enchères pour 5,1 millions de dollars (3,67 millions d’euros) dans le cadre de la faillite d’une entreprise qui le possédait.

Autre domaine qui a suscité des convoitises : un investisseur spécialisé dans les noms de domaines (domaineur) a cédé « candy.com » pour 3 millions de dollars (2,15 millions d’euros) à des marchands de bonbons sur le Web.

Et enfin, en troisième position, « fly.com » s’est vendu 1,7 million de dollars (1,2 million d’euros) par l’intermédiaire de Sedo, une plate-forme d’origine européenne spécialisée dans l’intermédiation entre acheteurs et vendeurs de noms.

Be.com, un nom de domaine acquis au prix fort par le groupe Lagardère ?

« Plus quelque chose est rare, plus il aura tendance à s’échanger cher » , confirme Rémy Sahuc, un spécialiste des noms de domaine et qui tient un blog sur le second marché. ITespresso.fr a pris contact avec lui pour commenter le sujet dans cet univers trouble.

Est-ce le cas pour « be.com » ? Selon nos informations, le groupe de communication Lagardère aurait déboursé plus de deux millions et demi d’euros pour acquérir ce nom de domaine et la marque associée auprès de différents intermédiaires.

« Un nom de domaine en deux lettres ou deux chiffres à moins de 100 000 dollars est considéré comme une bonne affaire », commente Rémy Sahuc. « be.com est un nom anglais, qui plus est court et qui a une signification  […] si j’apprenais que Lagardère avait racheté ce nom un million de dollars ou un peu plus, je ne serais pas choqué. »

Initialement, ce nom de domaine était exploité par BeOS et avait été repris ensuite par un investisseur. BeOS était un système d’exploitation développé dans les années 90 par une société californienne sous la direction de Jean-Louis Gassée (un entrepreneur français qui vit en Californie).

Alors pourquoi « Be.com » intéresse maintenant la division Lagardère Active (médias) ? « Be » est le nom de son futur magazine hebdomadaire papier pour les « jeunes actives trentenaires » attendu au printemps selon Le Figaro.

Pour l’instant, le groupe de communication se contente d’exploiter la marque sur Internet avec Be.com sous la houlette de Doctissimo.com (un portail santé acquis par le groupe d’Arnaud Lagardère en février 2008).

Contacté par ITespresso.fr mardi matin, le groupe médias n’a pas souhaité révéler la somme déboursée pour récupérer Be.com.

Il se contente juste de préciser que le montant de la transaction sur ce nom de domaine court « était très inférieur à celui que vous nous indiquez [deux millions et demi d’euros, ndlr].

(lire la fin de l’enquête page 2)

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