nVidia rachète son concurrent 3dfx

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3dfx a jeté l’éponge. Le créateur de la puce 3D Voodoo cède ses actifs à son grand concurrent nVidia pour 112 millions de dollars. 3dfx avait été l’un des premiers à imposer l’idée d’accélérateur 2D/3D qui venait décharger le processeur central des calculs graphiques. Ce rachat impose définitivement nVidia comme le leader des processeurs graphiques sur un marché où la concurrence s’amenuise.

Le fondeur nVidia va racheter son concurrent 3dfx Interactive, constructeur de cartes graphiques et pionnier dans le domaine de l’accélération 3D, pour 112 millions de dollars : 70 millions seront versés cash et un million d’actions complèteront la différence. Cette acquisition met fin aux démêlés juridiques des deux sociétés autour de la violation de brevets. Approuvée par les conseils administratifs respectifs des deux sociétés, cette acquisition doit encore être validée par les actionnaires de 3dfx et les instances réglementaires. L’opération devra être finalisée au cours du premier trimestre 2002 au plus tard. Financièrement considérée comme un achat, cette acquisition concerne essentiellement les brevets enregistrés et ceux en cours de dépôt, les marques déposées 3dfx et Voodoo, ainsi que les stocks. Les ingénieurs de 3dfx devraient intégrer les équipes de nVidia. Vidée de sa substantifique moelle, 3dfx n’aura plus qu’à fermer ses portes après avoir épongé ses dettes même si le constructeur espère pouvoir conserver un support technique.

Disparition d’un pionnier

C’est donc la fin d’une époque pour l’un des principaux fondeurs de processeurs graphiques. Créé en 1994, 3dfx était à l’origine de l’idée d’accélération graphique 2D/3D destinée au grand public et particulièrement aux joueurs. L’idée étant de décharger le processeur central des calculs graphiques. 3dfx dominait notamment le marché des cartes graphique 3D avec le processeur Voodoo, qui a introduit les technologies d’accélération comme le bi-linear filthering, le morphing, le sub pixel correction, l’antialiasing, etc. Une des dernières innovations a été le T-Buffer présenté avec le Voodoo 5 5500 qui accentue le réalisme des scènes 3D. En 1998, 3dfx réalisait plus de 200 millions de dollars de chiffre d’affaires. Jusqu’alors fondeur, la société s’est ensuite lancée, avec le rachat de STB, dans la production de ses propres cartes pour contrer son principal concurrent de l’époque, ATI. Eparpillements, erreurs technologiques et commerciales ? Toujours est-il que les choix de 3dfx ne lui ont pas permis de résister à la forte concurrence de ce marché réclamant toujours plus d’innovations pour des marges de plus en plus réduites.

Aujourd’hui, seul ATI, avec son processeur Radeon, peut prétendre à s’afficher comme le concurrent direct de nVidia. Matrox semble s’orienter vers le traitement vidéo plus que l’accélération 3D, et SonicBlue (ex-S3 depuis son rachat par VIA Technologies) a annoncé une carte graphique haut de gamme pour PC mais pas destinée aux jeux. Après s’être imposé auprès des constructeurs de cartes graphiques (Hercules, Creative Labs, Elsa…) avec les puces TNT, TNT2, GeForce 256, GeForce2 GTS, nVidia s’est récemment attaqué au marché des portables avec le GeForce2 Go, un processeur gravé en 0,18 micron (voir édition du 16 novembre 2000). Le constructeur a même commencé à proposer un produit pour les Mac. Par ailleurs, nVidia a remporté le marché de la Xbox, la future console de jeux de Microsoft. Qui arrêtera nVidia ?

Pour en savoir plus :

* Le site de nVidia

* Le site de 3dfx