OneTel attaqué de toutes parts

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Les abonnés de OneTel font feu de tout bois contre leur fournisseur d’accès. Dernière attaque : celle de l’Adim (Association des internautes médiateurs) qui assigne OneTel en référé. Pendant ce temps les témoignages se multiplient contre l’opérateur qui a suspendu son forfait illimité fin juillet.

Mai 2000, OneTel lance le premier forfait illimité en France (voir édition du 25 mai 2000), et déclenche un rush des internautes vers cette formule inédite. Mais rapidement ses abonnés doivent faire face aux premières déconvenues. « Depuis le début j’ai eu de gros problèmes » se plaint un internaute. « Tout d’abord, des problèmes pour me connecter. (…) J’avais renvoyé début juin le formulaire de présélection en ayant pris soin de le photocopier. (…) En juillet, mon mot de passe est rejeté. J’appelle la hotline qui me dit ne pas avoir reçu le formulaire et me considère comme un utilisateur normal. Finalement, ils me rappellent 4 jours après pour me dire que tout est en ordre, qu’en fait leur serveur avait sauté. » Mais tous les abonnés n’avaient pas pris autant de précautions. OneTel propose en effet un forfait à 14 centimes la minute et nombreux sont ceux croyant bénéficier du forfait illimité qui auraient découvert avec stupeur des factures atteignant jusqu’à 8000 francs. OneTel les aurait en fait inscrits au forfait à 14 centimes la minute. Un incident isolé ? Malheureusement pas si l’on en croit les témoignages qui se multiplient sur les forums. Mais ce qui déclenche les foudres des abonnés va se produire fin juillet. OneTel décide alors de suspendre purement et simplement la connexion de plusieurs milliers de ses abonnés. En cause : des fraudeurs qui utilisent leur connexion pour plusieurs postes et surfent ainsi plus de 24h par jour (voir édition du 24 juillet 2000). Surtout, les abonnés toujours connectés reçoivent un mail annonçant la modification du « forfait à 149 francs », le fameux qui donne droit à un accès illimité.Or parmi les modifications, il en est une qui n’est absolument pas du goût des abonnés : le téléchargement est limité à 200 Mo par mois, le Mo supplémentaire étant facturé 1,80 F ! « Avez-vous pensé que 200 Mo, pour des internautes qui pratiquent le WebTV ou la Webradio sont dérisoires ? Nous ne sommes pas des vaches à lait ! » s’exclame un lecteur qui nous a transmis sa réponse à OneTel. Un autre se demande « comment savoir où en est l’abonné par rapport à son forfait ? » avant de poser une série de questions récurrentes chez les abonnés mécontents : « Comment ouvrir son site Web ? A quand un serveur smtp Onetel qui fonctionne ? Pourquoi toutes les lignes de OneTel sont-elles toujours occupées ? » Les réclamations sont légion.Témoins les nombreux forums et sites Web dédiés au sujet. Des pétitions en ligne circulent. ClasseWeb a même ouvert une page Web avec un formulaire visant à déposer ensuite une plainte au près de l’ART (Autorité de régulation des télécommunications) et de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Mais l’action la plus marquante est celle de l’Adim. Les membres de cette association ont rencontré à plusieurs reprises les responsables de OneTel, sans parvenir à un accord. « Nous avons finalement voté pour déterminer s’il fallait entamer une action en justice. Sur nos 1130 adhérents, 627 ont voté pour et seuls 7 contre. » explique Pierre-Alexandre Voye, leur porte-parole. « Un dossier d’assignation en référé a été déposé au tribunal de Nanterre aujourd’hui. La liste des points litigieux est longue : avec près de 300 mails reçus sur le sujet par jour, nous avions de la matière », reprend-il.Alors qu’AOL s’engage tout juste sur ce terrain glissant (voir édition du 18 août 2000), les déboires de LibertySurf (voir édition du 2 juin 2000) et plus récemment de Callnet0800 sont présents dans tous les esprits (voir édition du 11 août 2000). Finalement, c’est la validité de ce modèle économique qui est remis en question. Lundi dernier, après avoir joué au chat et à la souris avec les médias pendant plusieurs semaines, le site anglais Altavista reconnaissait enfin n’avoir toujours pas lancé les inscriptions à son abonnement illimité en Grande-Bretagne, annoncé pourtant en mars et prévu pour être ensuite adapté en France (voir édition du 23 mai 2000). Les forfaits donnant droit à un nombre d’heures limité ont encore de beaux jours devant eux…Pour en savoir plus  : * L’Adim* La page pour une plainte sur ClasseWeb* « Des forums sur OneTel* Le dossier d’Infosjeunes sur OneTel* « Une sélection d’articles sur OneTel* Une pétition en ligne* Un collectif d’abonnés* Une page personnelle