Orange prône l’alternative au GPRS

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L’opérateur britannique estime que l’essor de la technologie pour l’Internet mobile GPRS sera trop lent. Pour répondre à la demande de la clientèle, il propose une alternative avec le HSCSD, qui offre des débits de 28,8 Kbps.

L’opérateur mobile britannique Orange a décidé de ne pas attendre la technologie GPRS (General Packet Radio Service) pour offrir le transfert de données à « haut débit » à la téléphonie mobile. Souvent présenté comme une technologie intermédiaire entre le GSM actuel et la norme de troisième génération UMTS, le GPRS est expérimenté dans plusieurs régions d’Europe et promet des débits théoriques de 115 Kbits/s, même s’ils se révèlent souvent inférieurs dans les faits.

Alors que la plupart des opérateurs estiment que le GPRS deviendra une réalité en Grande-Bretagne à la mi-2000, Orange affiche son scepticisme. L’opérateur considère que les terminaux compatibles n’arriveront pas sur le marché avant 2001. Pourtant, Motorola assure que son mobile sera commercialisé l’été prochain. « Suggérer que le GPRS puisse apparaître dans le milieu de l’année prochain avec des débits de 100 Kbits/s est pour le moins optimiste. Nous pensons que les clients méritent une meilleure information », indique un communiqué d’Orange.

L’opérateur a donc lancé sa propre alternative, basée sur la commutation de circuit HSCSD, pour faire grimper les débits de 9,6 Kbps à 28,8 Kbps sur son réseau vocal existant. « Vous pouvez voir HSCSD sur Orange dès aujourd’hui. Dès le premier trimestre de l’année prochaine, vous verrez des lancements en volume -c’est ici et maintenant. Le GPRS, qui a ses mérites, n’arrivera pas avant 12 mois », renchérit Stuart Scott, responsable des produits Internet chez l’opérateur. Le premier appareil disponible (en quantités limitées) est un modem PC Card GSM fabriqué par Nokia, qui autorise un débit maximal de 28,8 Kbits/s. La carte sera commercialisée plus largement l’an prochain à un prix entre 2000 et 3000 francs.

Les analystes considèrent toutefois que l’offre d’Orange sera rapidement remplacée par le GPRS. Contrairement au HSCSD, il consomme peu de ressources sur le réseau. « Le HSCSD attribue plusieurs canaux au mobile. C’est un inconvénient, car on alloue des ressources de manière permanente durant toute la connexion », commente Olivier Devaud, ingénieur d’études au CNET, le centre de R&D de France Télécom. En contrepartie, les modifications sur le réseau mobile existant sont modestes puisque l’opérateur peut conserver ses commutateurs et ses relais au sol. « Quelques opérateurs expérimentent le HSCSD, comme en Finlande », continue Olivier Devaud. Mais en France, les projets ont été abandonnés au profit du GPRS, « plus intéressant en terme de capacité » grâce à la commutation par paquet. Celle-ci pourrait être adoptée en 2003 par 90% des opérateurs mobiles d’Europe de l’Ouest, si l’on en croit les chiffres du cabinet Dataquest.

Ailleurs dans le monde, d’autres technologies sont en lice pour préparer l’arrivée de la troisième génération de téléphones mobiles. Au Japon, la division NSS (Network Solution Sector) de Motorola commercialisera à partir du 7 janvier 2000 ses nouveaux services CDMAone. S’appuyant sur le système HSPD présenté lors du salon Telecom’99 qui s’est tenu en octobre dernier, cette offre permettra aux opérateurs de fournir à leurs clients l’Internet mobile au débit maximal de 64 Kbits/s.

Pour en savoir plus : Orange