P. Rialland (SAP) : « Les clients tendent vers des projets avec retour sur investissement rapide »

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Interview du DG de SAP France : bilan 2008, revue des priorités IT des clients, plan de réduction d’effectif annoncée par la maison-mère.

« 2009, une année marquée par une visibilité limitée ». Les déclarations prudentes de Leo Apotheker, co-président du directoire de SAP, à propos des perspectives montrent bien l’embarras du groupe d’édition de logiciels pour les entreprises (progiciel de gestion intégré, business intelligence, gestion de la relation clientèle… ).

L’année 2008 est en demi-teinte : vent favorable au premier semestre, avis de tempête au second. Le chiffre d’affaires de SAP s’élève à 11,5 milliards d’euros, en hausse de 13% par rapport à l’année précédente. La moitié de son CA est réalisé dans la zone Europe-Moyen Orient – Afrique (6,2 milliards d’euros). Le reste étant partagé entre le continent américain (3,8 milliards) et l’Asie (1,4 milliards). Son résultat d’exploitation a progressé de 4% (2,8 milliards d’euros) et son résultat net faiblit (1,8 milliard d’euros contre 1,9 milliard l’an passé).

SAP n’échappe au cycle des suppressions de postes même si le groupe allemand adopte une solution plus souple de départs volontaires portant sur 3300 collaborateurs. L’objectif étant de faire revenir la masse salariale en dessous de la barre des 50 000 employés (48 500 fin 2009 contre 51 800 aujourd’hui).

Quid du marché français ? Vnunet.fr a interviewé Pascal Rialland, Directeur général de la branche hexagonale de SAP qui dresse un panorama des activités. (Interview réalisée le 28 janvier 2008)

Vnunet.fr: Quel est l’impact de la dégradation de la conjoncture économique sur les activités de SAP en France ?
Pascal Rialland: Si on regarde l’activité 2008, on voit que l’année a été coupée en deux avec un très bon démarrage au cours des six premiers mois. Et puis, on a observé une chute brutale entre le 15 septembre et fin octobre. C’est spécifique à la France mais on a l’impression que l’activité a repris en fin d’année. C’est un épi-phénomène : on a eu plutôt une bonne fin de dernier trimestre 2008. Maintenant, au niveau groupe, on observe clairement une phase de ralentissement de l’activité.

Vnunet.fr: A quel niveau de chiffre d’affaires allez-vous parvenir ?
Pascal Rialland : Pour l’année 2008, nous allons présenter un chiffre d’affaires supérieur à 520 millions d’euros sur la France. Au final, nous sommes parvenus à un doublement du chiffre d’affaires en trois années. En France, la croissance du chiffre d’affaires global s’élève à 46% par rapport à l’année précédente. Ce niveau s’explique aussi par l’acquisition de Business Objects qui contribue à hauteur de 40% dans cette croissance. Son intégration dans le groupe SAP a été parfaitement réussie. La croissance du segment Business Intelligence est de 21% sur l’année 2008. C’est une véritable performance. En 2009, nous devons améliorer notre taux de marge opérationnelle. Nous ne sommes pas encore arrivé au niveau de quelques-uns de nos concurrents en la matière.

Vnunet.fr : Jeudi matin, votre maison-mère en Allemagne a annoncé qu’elle comptait supprimer 3300 postes. Dans quelle mesure la branche française va être touchée ?
Pascal Rialland : Je suppose que la France participera à cet effort-là. Nous allons commencer le dialogue avec le personnel et les partenaires sociaux dans les jours qui viennent. A la différence d’annonces similaires de grands groupes américains qui optent pour des licenciements rapides, le plan de réduction d’effectif de SAP est progressif : il doit être atteint d’ici fin 2009. Nous allons fermer les recrutements externes sauf cas exceptionnels. Nous allons travailler sur des plans de départ volontaires sans nuire à l’activité de l’entreprise et à l’intérêt de nos collaborateurs. Dans le mode opératoire, c’est très révélateur de nos racines allemandes [précisons qu’au cours de la conférence de presse en Allemagne, Leo Apotheker, co-président du directoire de SAP, a indiqué qu’il voulait « éviter les licenciements secs (…) Mais, si la situation venait à se détériorer de façon dramatique, alors nous devrions revoir cette politique », ndlr]

(lire la fin de l’interview page suivante)


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