PC « as a service » : repenser la gestion de son parc

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Un abonnement mensuel associant matériel, logiciels, services et support. C’est le principe du PC « as a service ». Focus sur l’offre actuelle.

Quel point commun entre une voiture de fonction, une suite bureautique, un espace de coworking et des dosettes de café ? Il est possible de consommer toutes ces ressources sur abonnement.

La logique s’applique également aux PC. Les principaux constructeurs ont activé le levier pour tenter de relancer un marché sur le déclin (six années consécutives de recul des volumes de ventes au niveau mondial). De la simple location de matériel aux offres « as a service » qui peuvent couvrir l’ensemble du cycle de vie des appareils, le modèle de l’abonnement recoupe de nombreuses réalités commerciales. Il est aussi soutenu par un large éventail de solutions de financement informatique.

    • – Le  crédit-bail (ou leasing) est l’une d’entre elles. Il consiste en une location à durée déterminée. À l’issue du contrat, trois possibilités : acquérir le matériel pour une valeur dite « résiduelle » et fixée à la signature, le renouveler ou le restituer. L’équivalent chez les particuliers se nomme LOA (location avec option d’achat) et est régi par le Code de la consommation.
      • – La location financière (ou location opérationnelle) reprend ce principe, mais sans possibilité d’acquisition à la fin du contrat. Cependant, elle inclut généralement – au contraire du leasing – l’entretien et la maintenance.

L’une et l’autre solution sont plus ou moins souples : durée d’engagement, montant et périodicité des loyers, ajout de prestations pour aller vers le « PC as a service » en restant sur un contrat unique…

Gestion financière : ça change tout

Quelles promesses ? Pêle-mêle, la réduction de la charge de travail du département informatique, un meilleur accompagnement de la croissance et un facteur d’attractivité pour les jeunes recrues.

Les avantages sont aussi d’ordre financier. En premier lieu, la sortie de trésorerie est plus faible, non seulement par rapport à un achat, mais aussi par rapport à un crédit, qui demande une part d’autofinancement. Ce lissage des paiements préserve par ailleurs la capacité d’endettement et permet de libérer des fonds pour financer d’autres pans de l’activité.

Sur le volet fiscal : alors que l’achat d’un PC se comptabilise dans les immobilisations, les loyers s’inscrivent en tant que charges d’exploitation. Ils sont donc déductibles du résultat de l’exercice, diminuant d’autant le montant de la taxe professionnelle.
Enfin, contrairement à un crédit, la location n’apparaît pas à l’actif, mais dans les engagements hors bilan. Elle n’a ainsi pas d’impact sur la « solvabilité apparente ».

C’est au contrat ?

Avant de songer à louer PC et autres terminaux informatiques, il est nécessaire d’avoir une vision claire des besoins de la société. Tout particulièrement sur deux éléments : la fréquence estimée de renouvellement et les exigences d’homogénéité du parc.
Attention ensuite à bien lire les termes des contrats. Certains prévoient une caution bancaire, un dépôt de garantie, un premier loyer majoré, un acompte pour les dossiers présentant un cycle de vente long…
On surveillera aussi, d’une part, les pénalités que peut entraîner un renouvellement ou une restitution du matériel avant échéance. Et de l’autre, le fait que certaines prestations annexes – de type assurance – peuvent faire l’objet d’un contrat séparé.

Les constructeurs et revendeurs de matériel informatique ne fournissent généralement pas eux-mêmes ces différents crédits. Ils s’appuient sur des intermédiaires qui font l’acquisition du matériel et le louent. Lenovo, HP et Dell, les trois leaders mondiaux sur le marché du PC, ont chacun leur structure financière dédiée. Ce qui leur permet d’éviter de dépendre des conditions qu’imposerait un partenaire bancaire.

À capacité variable…

La panoplie de Dell Financial Services comprend la location financière et le crédit-bail. Mais aussi, sous la marque OpenScale, des solutions de financement fournies aussi bien aux clients finaux qu’aux revendeurs. Les paiements peuvent notamment être étalés en fonction du développement de l’activité ou du calendrier de déploiement. Autre possibilité : louer une capacité de base additionnée d’une « capacité tampon » pour laquelle on reporte les paiements jusqu’à activation.

Au sommet de la pyramide, Dell a, depuis l’an dernier, une offre de « PC as a service ».
Proposée sur 3 ou 4 ans à un prix mensuel fixe par poste (ordinateurs portables, de bureau et stations de travail), elle s’étend de la configuration au recyclage. La gamme tarifaire donnée pour exemple s’échelonne de 25 à 58 euros HT par mois pour des volumes de 20 à 300 machines. Elle atteint 76 euros sur les mêmes références – mais avec davantage de services – en cas de commande plus importante.

… et volumes ajustables

Cette approche de « consommation flexible », Dell l’a généralisée, en associant l’offre de sa filiale EMC, jusqu’au datacenter.

Même chose chez Lenovo, au travers de l’offre « Device as a service ». Celle-ci repose sur des partenariats avec Microsoft (gestion des identités), McAfee (protection en ligne) ou encore WinMagic (sécurité des données).

Le « PC as a service » en est l’une des composantes, depuis septembre 2017, avec l’appui de Lenovo Financial Services. Les tarifs affichés à destination des PME sont comparables à ceux affichés par Dell, pour des cycles de 3 ans. L’argument flexibilité se traduit par la possibilité d’ajuster le volume de PC jusqu’à 15 % au cours du contrat et d’interrompre provisoirement les paiements.

Au catalogue d’options figurent l’installation d’un antivirus, la gestion des correctifs de sécurité et des accessoires fournis ou non par Lenovo (écrans, souris, stations d’accueil). On trouve aussi, comme chez Dell, des prestations sur site de type migration de données.

Jusqu’au datacenter

HP avait été le premier du trio à se lancer officiellement dans le « PC as a service ». C’était en 2016.
Son offre – élargie depuis lors au DaaS – est soutenue par la branche HP Financial Services, avec des options de financement sur 1 à 5 ans. Elle est présentée sous l’angle de la « gestion analytique et proactive des appareils », avec trois forfaits qui apportent autant de niveaux de service (prise en charge des dommages accidentels, gestion de l’OS…).

Le catalogue est complété par de la location et du crédit-bail assortis d’un service d’assistance technique : le Tech Café. Ce dernier réunit deux prestations. D’une part, le déploiement d’ingénieurs à la clientèle sur site. De l’autre, des casiers accessibles en 24/7 pour déposer le matériel en panne et le récupérer après réparation.

La société sœur HPE propose aussi des offres de financement informatique, avec une gamme de services qui va de la collecte de base à l’expédition personnalisée en passant par la fourniture de matériel reconditionné et le « rafraîchissement programmatique ». Poste de travail, serveur, stockage et réseau sont concernés, pour des contrats de 2 ou 3 ans.

Début 2018, HP a intégré les terminaux Apple dans son offre, par le biais d’un accord de distribution qui couvre pour l’heure l’Amérique du Nord.

Chez les revendeurs

Apple a développé sa propre offre, sans limite basse de volume commandé. En France, elle s’appuie sur le CM-CIC pour proposer, en plus du crédit, la LOA à taux 0 %. À la fin du contrat (36 mois sur Mac ; 24 mois sur iPhone et iPad), le matériel peut être acquis pour 12,5 % à 15 % du montant initial.

Chez Microsoft, pas de vente en direct pour l’offre Surface as a Service lancée en juillet 2016. Elle est accessible par le réseau de revendeurs (LDLC Pro, inmac wstore…), avec des contrats de 1 à 3 ans.

Du côté de LDLC Pro, le catalogue est plus large. Il comprend notamment la location opérationnelle, en partenariat avec Apple (pour des iPhone sur 24 mois et des MacBook Pro sur 36 mois). Diverses prestations d’intégration, de formation et d’administration sont proposées en complément.

Au rang des fournisseurs de services IT, Econocom mise sur un paiement à l’usage pour l’ensemble des composantes des projets de transformation numérique. L’accent est mis sur l’accompagnement des procédures de financement et de leurs particularités parmi lesquelles les fiscalités locales.

* Les estimations (1, 2) donnent un marché mondial du « PC as a service » à environ 11,5 milliards de dollars en 2018… et dans la fourchette de 130 à 140 milliards à l’horizon 2023, l’essentiel de cette croissance étant issue des PME.


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