Piratage : la France mauvais élève de l’Union européenne

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Le taux mondial de piratage est globalement resté stable en 2005. Sauf en France, notamment, où il a augmenté de deux points.

Les efforts menés contre le piratage de logiciel n’ont pas porté leurs fruits en 2005. Du moins pas dans les proportions auxquelles les éditeurs auraient pu l’espérer. Selon l’étude 2006 réalisée par IDC pour le compte de la Business Software Association (BSA), le taux de logiciels piratés installés sur les ordinateurs personnels s’élève à 35 % en moyenne dans le monde. Cela représente un manque à gagner de 34 milliards de dollars. En augmentation de 1,6 milliard par rapport à 2004.

Le piratage est inégal selon les régions du monde. L’Europe centrale et de l’Est, et l’Amérique latine restent les zones à plus fort taux de piratage avec respectivement 69 % et 68 % de logiciels piratés. Suivi du Moyen Orient/Afrique (57 %) et de l’Asie Pacifique (54 %). L’Union européenne recense 36 % de logiciels pirates tandis que l’Amérique du nord reste stable avec 22 %.

Le haut débit facteur de piratage

L’usage illégal de logiciels baisse notamment dans les pays à fort taux de piratage comme la Chine (qui passe de 90 à 86 % de piratage), la Russie (87 à 83 %) et l’Inde (74 à 72 %). Globalement, sur les 97 pays étudiés, seulement 19 voient leur taux de piratage augmenter : dont la zone Hong Kong (de 52 à 54 %), de nombreux pays d’Amérique du sud (dont l’Argentine qui passe de 75 à 77 % et le Vénézuéla avec 82 % au lieu de 79 % précédemment) et… la France.

Avec 47 % des logiciels piratés, la France enregistre une hausse de 2 points et se positionne comme le mauvais élève de l’Union européenne. Pire, avec 3,19 milliards de dollars de manque à gagner, elle se situe au troisième rang des pays où le piratage a le plus d’impact commercial derrière les Etats-Unis (6,9 milliards de dollars) et la Chine (3,88 milliards). « Les résultats constatés en France tiennent pour partie à la nature de son économie qui compte un grand nombre de petites entreprises, secteur où l’on constate un taux de piratage plus élevé que dans les moyennes et grandes entreprises », note l’étude. L’augmentation de 30 % des accès haut débit serait également un facteur de croissance du piratage.

Selon la précédente étude d’IDC/BSA présentée en décembre 2005, une baisse de 10 points du taux de piratage pourrait engendrer 2,4 millions d’emplois, 400 milliards de dollars de croissance économique et 67 milliards de recettes fiscales au niveau mondial.